Déclaration du groupement des partis politique dans l’opposition sans les organisation de la société civile en raison de l’ordonnance N°2024-368 du 12 juin 2024 relative à l’organisation de la société civile, lue par la présidente du MGC, Me Simone Ehivet Gbagbo. Cette ordonnance, dira la porte-parole du groupement des partis politiques, qui impose des dispositions visiblement non conformes aux principes de la société civile et aux textes internationaux, consacre l’ingérence excessive de l’administration publique dans la gestion des organisations de la société civile. Pour le groupement des partis politique dans l’opposition, la Côte d’Ivoire se retrouve face à une entrave à la liberté d’expression de la société civile.
S’agissant des élections présidentielles qui suscitent pour de nombreux Ivoiriens et Ivoiriennes peur, les partis politiques dans l’opposition observent que le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est la source majeure des conflits sociopolitiques qui ont occasionné des crises graves depuis 2000. Ce, système, dira la porte-parole, malheureusement maintenu vaille que vaille par le gouvernement, ne peut aucunement garantir la paix en Côte d’Ivoire. Il juge le système électoral ivoirien miné par de nombreuses entraves dont la revue critique est nécessaire pour mesurer la pertinence de cette démarche commune de l’opposition. ” Depuis plus de deux décennies, la liste électorale, l’épine dorsale d’une élection démocratique, est devenue en Côte d’Ivoire une véritable gangrène dans le système électoral. D’une part elle ne reflète pas la réalité du corps électoral et fait, d’autre part, le lit d’irrégularité flagrantes connues de tous”, fait remarquer le groupement. Mme Simone Gbagbo a rappelé l’incapacité de la CEI à se conformer à l’article 6 alinéa 3, du code électoral de la Côte d’Ivoire, lui faisant obligation de réviser annuellement le fichier électoral afin de tenir compte des mutations intervenues dans le corps électoral. Au lieu de cala, la pratique de la CEI consiste à l’approche des élections, à lancer de manière unilatérale, de brèves opérations de recensement électoral totalement inefficaces. ” Ces défaillances, dira Mme Simone Gbagbo, se couplent d’une faiblesse structurelle de l’organe électoral dont l’indépendance, si elle existe, est manifestement sujette à caution. Cela contribue à mettre à mal la légitimité et la crédibilité des processus électoraux qu’il conduit. ” Quant au code électoral actuel, pris unilatéralement en 2020 par ordonnance, contrairement à ses promesses de stabilité et de modernité, il a plutôt fait le lit d’un processus électoral biaisé. A ce jour il n’a toujours pas reçu la confiance du peuple dont la méfiance à l’égard du processus électoral reste entière. Notre pays est classé dans l’indice de démocratie, parmi les régimes hybrides (source: rapport 2022 de l’économie intelligence Unit)
En conséquence, au moment où l’on s’apprête à aller aux élections de 2025 et de 2026, ce code électoral ne peut demeurer en l’état. Sa révision et sa refonte s’avèrent absolument nécessaire.
Toutes ces précautions s’imposent pour prémunir notre nation de la violence politique devenue presqu’une tradition et qui atteint des paroxysmes au cours des échéances électorales, tant présidentielles que locales. La violence politique prend des formes diversifiées dont les principales demeurent les violences sur les biens (vols, pillages, extorsion de fonds, destruction de biens, sabotage), les violences verbales et morales (menaces, injures, intimidations, chantages) et les violences physiques (blessures, viols, tortures, exactions, assassinats, exécutions sommaires). Est-il possible d’espérer sortir un jour du cercle vicieux de la violence avec des élections sans heurts, des élections transparentes, crédibles et acceptées par tous? Le groupement des partis politiques dans l’opposition appelle cela de tous ses vœux”, a-t-elle déclaré. Parlant du financement des élections sur fonds publics des partis et groupements politiques et des candidats à l’élection présidentielle est régie par la loi N° 2004-494 du 10 septembre 2004, qui abroge la loi N° 99-694 du 14 décembre 1999. Cette loi comporte encore beaucoup d’insuffisances et des dysfonctionnements tels que: la marginalisation de certains partis politiques et l’insuffisance du montant alloué qui peuvent être des causes d’inefficacité; l’opacité dans l’utilisation des fonds alloués et non publication des comptes des partis qui obèrent l’exigence de transparence; le financement à la tête du client et le défaut de plafonnement des dépenses de campagne qui sont des sources d’injustice notaire. (…).
La constitution de 2016 modifiée par la loi constitutionnelle N°2020-348 du 19 mars 2020, n’offre guère tous les gages pour une vie démocratique optimale et un environnement électoral efficace. Ce sont tous ces problèmes liés à notre système des élections qui ont amené le 09 août 2024 , notre groupement à travers l’organisation d’un point de presse commun à la maison de PDCI-RDA, à alerter l’opinion nationale et internationale et interpeller le gouvernement sur le sujet.
Nous avons en l’occurrence affirmé le désaccord des partis prenantes vis à vis du processus électoral tel qu’engagé actuellement par la CEI. Nous avons par la même occasion dénoncé l’opération de révision de la liste électorale prévue pour un mois telle qu’elle est annoncée par la CEI et avons appelé le gouvernement à l’ouverture d’un dialogue politique.
Nous nous retrouvons ici à Bonoua, ce samedi 21 septembre 2024 pour confirmer que le groupement demeure uni, et continue d’enregistrer l’arrivée de plusieurs partis politiques.
En effet, depuis ce point de presse commun du 9 août 2024, notre groupement s’est attelé à bâtir et affiner ses positions communes sur les points incontournables de réformes électorales nécessaires à l’organisation d’élections sans violence d’aucune sorte en Côte d’Ivoire.
Pendant de longues semaines de travail, tant en commission qu’à travers des ateliers de validation, nous avons affiné nos positions communes sur huit thématiques:
1-La révision du code électoral
2-La réforme de la CEI
3-La révision et la refonte de la liste électorale
4-La révision du découpage électoral
5-La sécurisation du processus électoral
6-Le financement des élections
7-La communication
8-Les réformes constitutionnelles induites
Au regard de tout ce qui précède, nous appelons encore une fois le gouvernement à engager courageusement un vrai dialogue, un dialogue inclusif avec les partis politiques, les organisations de la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation en vue de permettre de faire le bilan d’exécution du dernier dialogue politique qui date du 4 mars 2022 d’une part et d’autre part de faire l’examen des sujets importants énumérés ci-dessus. Ce dialogue politique ne pourra qu’être bénéfique à notre nation.
Le groupement de partis politiques signataires de la déclaration de Bonoua de ce 21 septembre 2024, nous nous engageons à poursuivre notre collaboration pour la préparation d’un mémorandum commun et consensuel sur les réformes électorales qui servira de base de nos propositions à l’occasion de ce dialogue politique que nous appelons de tous nos vœux et au plus tôt.
Cette déclaration s’est faite en présence donc de s présidents ou des représentants de quinze partis politiques dans l’opposition. Au nombres des présidents de partis politiques présents, la présidente du MGC (Simone Ehivet GBAGBO), Georges Philippe Ezaley (Vice-président du PDCI), Eric Kahé (président de l’AIRD), Charles Blé Goudé (président du COJEP),etc. Absents à la cérémonie, le FPI, le PPA-CI, le GPS. Dans les coulisses, un proche du MGC a confié que certains partis politique dans l’opposition, absents, attendent de régler leurs problèmes interne avant de dévoiler leur appartenance au groupement. Plusieurs militants du MGC, du COJEP, (…) ont assisté à la cérémonie, dans un hôtel à Bonoua.
S.A