La deuxième Fête des libertés organisée par le Mouvement des Générations Capables (MGC) se tiendra du 5 au 7 mai prochain dans la capitale du Zanzan, Bondoukou. En prélude à cette cérémonie qui aura pour terme ”Redynamisation de l’économie agricole et libertés”, le MGC aorganisé le samedi 6 avril dernier à son siège sis à la Riviera-Golf, une conférence sur le thème: « Allons à la découverte du Zanzan ». A cet effet, la présidente du parti, Mme Simone Ehivet Gbagbo qui pris l’initiative de l’organisation de cette conférence, a souhaité que cette activité s’inscrive dans l’ordre de l’organisation de la Fête des libertés. Elle a souhaité que partout où la Fête des libertés sera désormais organisée, les militants et les populations puissent avoir une connaissance profonde de la localité, du peuple, de son histoire et de ses potentialités pour réfléchir à ce qu’il faut apporter comme solution. « On ne peut gérer une localité si on ne la connait pas. La vision du MGC est de présenter le District du Zanzan, permettre à ses militants d’être instruits, cultivés et connaître l’histoire ».Il faut dire que le district du Zanzan est localisé dans le nord-Est de la Côte d’ivoire. Il est parmi les plus grands en termes de superficie et est considéré à tort, dans les mentalités, comme une zone pauvre. Cette zone est longtemps restée sous-encadrée au plan administratif. Le faible engagement financier des gouvernants qui se sont succédé, a laissé le District dans une léthargie totale. La population caractérisée par son hétérogénéité avec un melting-pot réussi, a pour principal activité économique, l’agriculture qui demeure le levier de son développement.
Le district du Zanzan bénéficie d’atouts naturels qui ne sont pas suffisamment mis en valeur. Son riche patrimoine touristique et culturel reste à découvrir et à promouvoir.Bondoukou, capitale du Zanzan, abritera la deuxième édition de la Fête des libertés. Afin d’amener les militants du MGC et, au-delà, les populations ivoiriennes à mieux connaître cette région, ses faiblesses et ses potentialités, la conférence organisée le samedi 6 avril 2024, a portée sur deux sous-thèmes. « Présentation géographique du district du Zanzan » animé par Dr Gbayoro Gilles Bomisso, géographe, conseiller du parti et « Aspects anthropologiques du Gontougo », par l’ancien ministre Koffi Koffi Lazare, historien, vice-président du MGC.
Pour le géographe, la région du Gontougo est moins urbanisée et a l’hydrométrie la plus faible de la Côte d’Ivoire, avec une très longue période de sécheresse. Et pourtant, précise-t-il, c’est une zone riche de la culture de l’acajou. Mais le conférencier précise que du fait des cultures de rente, il n’existe plus de forêt primitive dans la région. Ce qui rend inévitable le risque de famine. La présence de 1800 réfugiés Bukinabè à Bouna suscite quelques craintes chez certains autochtones dans le futur. Deux fleuves traversent la région, le Volta noire et la Comoé mais ils ne sont suffisamment exploités pour l’agriculture vivrière.
L’activité industrielle dans la région est quasi inexistante sinon très faible et le tourisme reste embryonnaire. Le parc national, bien que protégé par l’UNESCO, ne bénéficie pas d’une promotion assez forte pour promouvoir un tourisme dynamique dans la région, capable de pourvoir des emplois. Le conférencier a aussi expliqué que, selon des études, le Gontougo est la région la moins scolarisée et la moins électrifiée du pays.
L’activité économique du Zanzan est dominée par l’agriculture. L’élevage occupe environ 5.000 personnes. Dans le District du Zanzan, l’activité de transhumance, les conflits agriculteurs-éleveurs sont récurrents.
Cette zone est de faible densité. Le Gontogo compte 4,3% de la population totale du pays, avec 18 habitants au Km2 alors la moyenne nationale est de 47,8% au Km2.
L’autre sous-thème développé par l’ancien ministre Koffi Koffi Lazare a porté sur « Aspects anthropologiques du Gontougo ». Un riche exposé sur l’histoire de la région, son peuplement par les Abron venus du Ghana pour soumettre les autochtones dont les Koulango, les Nafana, les Dyula, les Agnis, etc. Ils ont établi une forte organisation politique et militaire basée sur le matriarcat et des alliances avec les peuples vaincus.
Cependant, il n’y a pas eu de fusion des peuples. Chaque groupe a conservé son individualité. Les Abrons, pour garantir leur suprématie, ont enfermé les vaincus dans une condition de subalternes. Les vaincus, surtout les Koulango, ont été écartés de toute fonction politique importante. « Tant que dans un Etat, le peuple dominant cherchera à occuper seul les grandes sphères de commandement et de décision au détriment des autres, la Nation ne sera jamais créée et l’Etat sera fragile », a conclu le vice-président du MGC. Les différentes questions et contributions des uns et des autres ont permis à l’assistances de véritablement connaitre le District du Zanzan, ses potentialités, ses richesses, etc…Comme quoi, les dirigeants du MGC s’attèlent à faire de la 2ème édition de sa Fête des libertés, une véritable rencontre des populations Ivoiriennes et une découverte du District du Zanzan
S.A.S