Côte d’Ivoire-Rupture avec le Woody/Simone Gbagbo peut-elle encore rebondir ?*Ce que prépare le MGC

Femme de caractère et de conviction, Simone Gbagbo surnommée ‘’Dame de fer’’ pour son engagement syndical et politique aux côtés des hommes a été de tous les combats politiques menés par le Front Populaire Ivoirien (FPI). L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo a connu les sommets du pouvoir puis la chute. Elle s’est forgé une réputation d’opposante. Elle fait la prison en 1970, en 1992 puis  en 2011 où,  suite à la crise postélectorale, elle sera gardée en résidence surveillée à Odienné de 2011 à 2018. Déjà en 2015, quatre ans après avoir été arrêtée, à la suite de la chute de son époux, elle est condamnée par la justice ivoirienne à 20 ans d’emprisonnement pour atteinte à l’autorité et à la sûreté de l’État. Elle est libérée en 2018, à la faveur d’une loi d’amnistie signée par le président  de la République, Alassane Ouattara. Au congrès du FPI version Gor en 2018 à Moossou, la Dame de fer est promu 2è Vice-présidente du partie par le président intérimaire, feu Aboudramane Sangaré. Poste qu’elle occupera jusqu’au départ des pro-Gbagbo du parti en Août 2021. Dans le cadre de la mise en place du nouveau parti politique, PPA-CI, l’ex-Première dame avait décliné la proposition d’être membre du Conseil stratégique et politique (Csp). Pour justifier cette position, l’ex-député d’Abobo s’était plaint de n’avoir pas été informée et qu’elle avait eu l’information dans la presse et sur les réseaux sociaux. Pour Simone Gbagbo, cette façon de procéder était un manque de respect et de considération à son égard. Elle  s’était insurgée de n’avoir pas été consultée au préalable. «  J’ai lu sur les réseaux sociaux une décision du président Laurent Gbagbo et signée de Assoa Adou, relative à la nomination des membres de deux commissions et d’un groupe de réflexion élargi, dans le cadre des préparatifs du congrès constitutif. J’observe que depuis le lancement de l’idée de création d’une nouvelle organisation politique (…) mes anciens camarades de parti utilisent des méthodes d’approche pour le moins surprenantes : aucune convocation de réunion, aucune consultation, des nominations que l’on découvre sur internet (…) Je reste dubitative devant ces pratiques et manquements, et je suis peu encline à m’associer à ce type d’initiative, car je mérite un minimum de respect et de considération », a-t-elle réagi.

 

L’ex-Première  Dame pas associée à l’architecture du PPA-CI

 

Simone Gbagbo n’a pas été au cœur du système où l’architecture du nouveau parti, le PPA-CI a été créé  le 17 octobre 2021. Le jour du congrès constitutif du PPA-CI, Simone Gbagbo avait quitté la Côte d’Ivoire pour répondre à une invitation en RDC. De retour au pays, elle a encore décliné l’offre de Laurent Gbagbo d’intégrer le Conseil Stratégique et Politique. La native de Moossou, politique chevronnée va-t-elle créer son parti politique ? Ce qui révèle le fossé béant entre la marraine du Mouvement des Générations Capables et ses ex-camarades du FPI et désormais le PPA-CI.

Simone peut-elle abandonnée la politique ?

Comme Laurent Gbagbo, difficile pour Simone Gbagbo d’abandonner la politique. Ces deux personnalités ont fait de la politique leur métier. Malgré tout ce qu’elle a vécu lors de son arrestation le 11 avril 2011, durant sa détention en résidence surveillée à Odienné 8 ans durant, Simone Gbagbo n’a pas renoncé à la politique. Ce qui laisse penser qu’elle va faire la politique jusqu’à son dernier souffle. Plusieurs fois, l’ancienne 2è vice-présidente du FPI a pris position sur la situation politique nationale. Aujourd’hui distante du FPI et de PPA-CI, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’avenir de l’ex-député d’Abobo de 2001 à 2010.  L’ex-détenue d’Odienné  est-elle seule ? En réponse, on pourrait dire que Simone Gbagbo n’est pas seule. Des anciens ministres, des ex-députés, un député élu sous l’étiquette d’EDS (à l’Ouest) seraient prêts sinon travailleraient déjà avec Mme Simone Ehivet Gbagbo dans le cadre de son futur parti politique. « Toutes les personnes frustrées dans le cadre de la mise en place du PPA-CI et au FPI sont avec elle. Elle a des hommes autour d’elle pour l’accompagner si demain elle crée un parti politique. Des comités restreints de réflexion travaillent régulièrement », a confié un membre du mouvement. Dans une autre mesure si l’ex-Première Dame ne crée pas de parti politique, elle pourrait s’appuyer sur le MGC pour atteindre si possible ses aspirations politiques. Postuler pour la prochaine élection présidentielle.

Le MGC futur parti politique ?

Le MGC ne deviendra pas un parti politique, a conseillé  la marraine à ses filleuls. Elle a souhaité que le mouvement soit équidistant des partis politiques, qu’il transcende les partis politiques. Cependant, les membres du  MGC s’engagent à intervenir dans le champ politique national. Pour M.A, « le MGC est un ensemble de mouvements fédérés qui a pour mission la défense des valeurs de justice, d’amour, d’honnêteté. Les initiateurs du MGC  ont estimé, à un moment donné  de la récente histoire de la nation Ivoirienne, combattre l’injustice, défendre les valeurs de justice.  Le mouvement n’appartient pas à Simone Gbagbo. Elle est simplement la marraine.  Vu l’injustice qu’elle a subi, les attaques  politiques gratuites  dont elle était l’objet, les membres du mouvement  ont  dit non à l’injustice  faite  à Simone Gbagbo et se sont engagés à la  défendre ». M.A ajoute que le mouvement  veut restaurer des valeurs de l’Etat de Côte d’Ivoire. « Il reste ouvert à tous. Politique comme société civile.  C’est la raison pour laquelle la marraine  parle souvent d’une nouvelle Côte d’Ivoire, d’un Ivoirien nouveau, une rééducation de l’Ivoirien avec de nouvelles valeurs. Chacun doit rêver d’une nouvelle Côte d’Ivoire et s’autocensuré »,  conclut-il.

Le MGC, bientôt un mouvement politique

 

Le temps semble avoir raison sur cette assertion. De plus en plus la transformation du mouvement équidistant des partis politique se glisse vers un mouvement politique. Selon une source proche de l’ex-député d’Abobo, tous les ingrédients se mettent en place pour faire du MGC un mouvement politique.  D’ailleurs, une source bien introduite soutient que Mme Simone Gbagbo marraine du Mouvement Génération Capables a eu une rencontre  le samedi 22 janvier dernier avec des centaines de personnes désappointées du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ce collectif des différentes structures de l’ex(FPI-Gor sont pour la plupart des membres du comité de contrôle, comité central des fédéraux, des secrétaires nationaux, des secrétaires de bases et de simples militants. Cette rencontre de famille selon les propres termes de l’ex-vice présidente du FPI, a été l’occasion pour l’ex-Première dame de clarifier sa position sur ce qui était considéré jusqu’à cette date comme un mouvement citoyen. (…)

 

La vision de Simone Gbagbo

La nouvelle Côte d’Ivoire. C’est la nouvelle vision de l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire et nièce de l’ancien chef de Moossou, feu N’guessan Bruno. Plusieurs fois elle a communiqué cette vision aux sympathisants du Mouvement des Génération Capables. Déjà au séminaire des 13,14 et 16 octobre 2021, la vision d’une Côte d’Ivoire nouvelle portée sur le pardon a été prônée. « Le passé est inscrit en chacun de nous. Il laisse des blessures difficiles à surmonter. Si nous avons des blessures qui nous empêchent d’avancer il nous sera difficile de nous développer. Un leader blessé ne peut pas  conduire une nation vers le développement. Les blessures en nous sont certes nocives mais il faut guérir les blessures pour avancer. Quand on est blessé il faut éviter de fuir. Fuir n’est pas la solution. Fuir nous maintient dans le passé. Dieu nous appelle à affronter notre passé pour être guéri. Quelle que soit la blessure, il nous faut en parler, affronter pour avancer. Accepter de pardonner, regarder les blessures, les circonstances comme des choses du passé. Il faut en tirer les leçons du passé pour devenir un modèle, tirer un témoignage. Lorsque nous pardonnons nous nous libérons spirituellement de nos bourreaux. Le pardon ouvre le cœur à la réconciliation. Pardonner à ceux qui nous ont fait du tort pour continuer dans la justice. Rassembler les lumières pour cette Côte d’Ivoire nouvelle pour prospérer », a conseillé le Révérend Kassi Amouzou Désiré à travers le thème, « la capacité de dépassement des éveils du passé pour avancer ». Quant au Révérend Yoro Patrice qui traitait du thème, « quelle démarche de management de qualité inspirée du processus divin de la création du monde ? », il a préconisé l’utilisation des mots pour transformer notre situation. « Pour une Côte d’Ivoire que nous voulons nouvelle, nous devons unir nos sentiments, nos forces, organiser une campagne d’évangélisation visant à développer le patriotisme, des conférences pour développer l’esprit de citoyen sur la base de la vérité biblique, aller vers les personnes qui ont l’expertise, l’expérience pour connaitre la vérité ».  Avec la naissance de Mouvement des Générations Capables qui s’implante sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire et à l’extérieur du pays, tout porte à croire que d’ici les mois avenir, ce mouvement de soutien pourrait se muer en parti politique. Dans la discrétion, des membres du Mouvement des Générations Capables ne cachent pas leur envie de voir le mouvement devenir un parti politique au service de l’ex-Première Dame. « Elle le mérite. Pour ce qu’elle a fait et a été au FPI, elle ne mérite pas une telle humiliation du président Laurent Gbagbo. L’idéologie du Front Populaire Ivoirien a été galvaudée.  Seule Simone Gbagbo est capable de nous ramener à l’idéologie qui faisait la fierté du FPI », expliqué un sympathisant qui a requis l’anonymat.

Le ministre Koffi Koffi : « la Côte d’Ivoire est frustrée… »

« La constitution Ivoirienne ne repose pas sur des réalités identitaires. Après la mort du président Félix Houphouët Boigny le 7 décembre 1993, sa succession a été marquée par la frustration des personnalités qui se sont succédé à la tête de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est frustrée. Bédié veut revenir au pouvoir. Ouattara veut se maintenir au pouvoir. Quant à Gbagbo, nous sommes déçus. On observe qu’il n’est pas un bon manager. Seule, Simone Gbagbo pose des actes de réconciliation nationale. Les autres acteurs veulent se réconcilier avec eux-mêmes et non avec le peuple », a déclaré l’ancien ministre de  Laurent Gbagbo.

Lors d’une réunion tenue le samedi 27 Novembre 2021 à Grand-Bassam au domicile du ministre Lazare Koffi Koffi avec des cadres du Sud-Comoé, le Mouvement des Générations Capables a révélé qu’il est un instrument avec lequel il faut compter pour renouer avec nos valeurs. À cette occasion, ils ont estimé que Simone Gbagbo est la nouvelle espérance de la Côte d’Ivoire par son humanisme, car en politique tout acte posé doit concourir à valoriser l’être humain.

In l’hebdomadaire  ‘’Le Nouveau Regard’’

 

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