Crise foncière à Akoupé-Zeudji (Anyama) : le silence inexplicable du Fond de Prévoyance Militaire (FPM)

Détenteur en pleine propriété d’une parcelle de 541 hectares à Akoupé-Zeudji, l’on s’étonne du silence assourdissant du Fond de Prévoyance Militaire après les lotissements illégaux qui y ont été opérés et l’occupation illicite de la parcelle par des squatteurs.

Que fait le Fond de Prévoyance Militaire (FPM) suite aux lotissements illégaux que subit la parcelle de 541 hectares à Akoupé-Zeudji dont il détient la pleine propriété (ACD) ? La question reste entièrement posée. Initié en 2003 par l’ancien chef du village, l’honorable Agoussi Jules, le premier lotissement de ladite parcelle a abouti en 2007 à un Arrêté de Concession Définitive (ACD) détenu par le Fond de Prévoyance Militaire (FPM). Malheureusement, depuis quelques temps, cette parcelle subit un lotissement illégal initié et financé par l’adjoint du chef du village, l’honorable Kodjo Raphaël. Ce dernier et ses sbires ont même engagé une procédure judiciaire contre le FPM et le promoteur SOPHIA qui aura duré six (6) bonnes années. Six (6) ans de procédure qui se sont soldé par leur échec au tribunal de première instance et à la cour d’appel, assorti d’une peine privative de liberté pour certains. Et depuis l’adjoint du chef du village, l’honorable Kodjo Raphaël et sa bande ont installé une sorte de guérilla urbaine qui a même ramolli le porteur de titre foncier qu’est le FPM qui semble avoir démissionné, livrant ainsi à la vindicte populaire les lotisseurs légaux.

Face à cette situation et ce qui surprend l’opinion, c’est le silence du Fond de Prévoyance Militaire, détenteur de l’ACD. L’on s’étonne aujourd’hui de la non réaction de la structure militaire. Car aujourd’hui, le préjudice causé par cette situation est grand. Et pendant que le promoteur, l’entreprise SOPHIA et son président directeur général, Touré Ahmed Bouah se battent pour que justice se fasse, le FPM assiste impuissant à la prise en otage de sa parcelle. Une complicité ou une incapacité ? Dans le cas d’espèce, on ne peut parler d’incapacité. On parle d’une propriété des militaires que des individus civils ont mis la main dessus. Allant jusqu’à à agresser les forces de l’ordre et de sécurité. En effet, en application des dispositions et recommandations du séminaire organisé par le FPM lui-même du 5 au 8 novembre 2024 au Palm Club, le FPM a dépêché une équipe de fonctionnaires et de techniciens du ministère de la construction et du cadastre, sous la protection des gendarmes. Mais ces techniciens en mission officielle, sous la surveillance de la gendarmerie nationale, ont été agressés, violentés, humiliés et dépouillés de tout le matériel dont disposait l’équipe en mission. Devant une telle humiliation où on attendait une réaction du FPM, c’est un silence de marbre qu’il a observé.

Désormais plusieurs questions se posent. Y-a-t-il un deal entre les responsables du FPM et les squatteurs ? Ou bien pour une fois encore une plus haute soutient-elle les lotisseurs illégaux ? mille et une questions se posent sur cette situation dont les effets collatéraux sont énormes ? En juin 2023 des investisseurs chinois ont acquis 100 ha de parcelle sur les 541. Malheureusement, depuis deux (2) n’ont pu jouir de leur parcelle en dépit des engagements du FPM de dégager les occupants illégaux. Un fait qui jette le discrédit sur la Côte d’Ivoire vis-à-vis des investisseurs. Sur le plan national, les commerçants regroupés au sein de la Fédération Nationale des Commerçants de Côte d’Ivoire (FENACCI) menacent de fermer tous les marchés sur le territoire national jusqu’à ce que le site soit débarrassé des squatteurs et autres et soit mis à disposition. Car bénéficiaires de la somme de 14 600 000 000 fcfa de la liquidation, le Président Farikou Soumahoro et ses hommes voient en l’inaction du FPM face à l’indisponibilité des actifs à vendre, une menace, voire un péril pour les ressources qu’ils attendent. En ce qui concerne les détenteurs de droits coutumiers, ils menacent de reprendre, par voie judiciaire, les 541 ha au FPM de sorte à sécuriser eux-mêmes leur site.

En dépit de toutes ces situations, le FPM reste de marbre. De quoi pousser les uns et les autres à conclure qu’il y a un arrangement entre les responsables du Fond de Prévoyance Militaire (FPM) et les lotisseurs illégaux. Ces lotisseurs illégaux procèdent même à la vente illicite de lots et à l’installation des squatteurs sur les 541 ha dont le FPM détient l’ACD et sur les 237 ha et 132 ha, propriété de SOPHIA. Pendant que l’armée assiste impuissante à vol de son bien, le promoteur civil, c’est-à-dire l’entreprise SOPHIA et son Président Directeur Général, Touré Ahmed Bouah ont décidé de prendre le taureau par les cornes en allant porter plainte contre les initiateurs des lotissement illégaux et leur bras armé. L’affaire reste donc à suivre. En attendant, l’Etat Major des Armées dont le FPM est sous la coupole, se doit des donner des explications sur son silence face à cette situation. Les regards sont désormais tournés vers Le Colonel Major KOUADIO Appia Simon-Pierre, Directeur Général du FPM pour les réponses aux questions que tous les Ivoiriens se posent sur cette affaire des 541 ha d’Akoupé-Zeudji.

Eugène YOBOUET

 

 

 

 

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