Placée sous le signe de la découverte culinaire, cette première journée de la Côte d’Ivoire a servi de stratégie diplomatique dans un Japon avide de nouvelles expériences culturelles et économiques. Organisée sous le thème global de l’Expo 2025, « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain », la participation ivoirienne se veut une vitrine complète du pays dans toute sa diversité : économique, culturelle et humaine.
« Nous avons choisi d’ouvrir cette semaine par la gastronomie, car elle constitue l’un des grands atouts de la Côte d’Ivoire. Certains de nos mets trouvent un écho direct dans les habitudes culinaires japonaises », a expliqué Fadiga Kaladji, Directeur général de l’Agence Côte d’Ivoire Export et Commissaire général du pavillon ivoirien. Au cœur de cette rencontre gastronomique : le gombo, ingrédient phare des cuisines ivoirienne et japonaise. Les visiteurs japonais ont ainsi pu découvrir, grâce aux démonstrations du chef ivoirien Kofi Roger, des plats typiques comme le Kabato ainsi que le célèbre attiéké, désormais reconnu comme patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2024.
« J’ai adoré les plats que j’ai goûtés aujourd’hui. J’ai voyagé dans plusieurs pays africains, mais je n’avais encore jamais mangé ça. Le gombo préparé ainsi est très différent de notre cuisine japonaise. C’est vraiment délicieux », a confié Hiroshi Okamoto, enseignant japonais. Autre star de cette journée : le chocolat ivoirien, produit transformé localement à partir du cacao du premier pays producteur mondial. Une dégustation orchestrée par la chocolatière Viviane Kouamé, en collaboration avec des maîtres chocolatiers japonais, a permis de révéler toute la richesse aromatique du cacao ivoirien. « Le goût est extraordinaire ! », s’est enthousiasmé un artisan japonais, regrettant l’absence du chocolat ivoirien sur les étals locaux. Une lacune que la délégation ivoirienne souhaite combler.
« Le Japon est un marché immense, encore peu exploré par nos exportateurs. Nous voulons y faire connaître notre chocolat, mais aussi l’anacarde, les fruits transformés, le miel, le bissap ou encore le fonio. C’est une opportunité économique à ne pas manquer », a insisté M. Fadiga. Au-delà de l’aspect gastronomique, l’objectif visé reste économique. Il s’agit, en effet, de développer des débouchés, renforcer les partenariats commerciaux et attirer des investissements. La Côte d’Ivoire vise à mobiliser plus de 100 milliards de FCFA à travers cette exposition. C’est à juste titre que des rencontres B2B stratégiques ont été organisées avec des dirigeants de grandes entreprises japonaises des secteurs du cacao, de l’anacarde et du caoutchouc. Beaucoup d’entre elles, bien qu’actives à l’international, n’avaient jamais investi en Côte d’Ivoire.
Eugène YOBOUET