Grand-Bassam/ Election du président des jeunes : des jeunes contestent les critères d’éligibilité

Les élections des présidents de jeunes de la commune de Grand-Bassam risquent de créer des dissensions profondes au sein de la jeunesse. Les grognes deviennent de plus en plus persistantes depuis la publication du communiqué relatif au renouvellement des instances de l’Union de la jeunesse de Grand-Bassam.

En effet, la Mairie de Grand-Bassam, l’Union de la jeunesse communale et la Fédération nationale des unions de jeunesse communale de Côte d’Ivoire ont, conjointement, produit un communiqué, le mardi 19 août 2024. Ledit communiqué, en plus de porter à la connaissance des leaders de jeunesse, de l’ensemble des jeunes et de la population de Grand-Bassam de la tenue des élections pour le renouvellement des instances de l’Union de la jeunesse de Grand-Bassam, a dévoilé les conditions pour être électeur et conditions d’éligibilité et d’inéligibilité pour les éventuels candidats. Cependant, des points sur la liste des conditions à remplir ne trouvent pas l’assentiment d’une grande majorité de la jeunesse. Des associations de jeunes de quartiers crient déjà à l’exclusion.

Joint, A. C, membre d’une association du quartier ‘’Phare’’ crie à l’exclusion. « Des conditions de candidature excluent plusieurs jeunes compétents. Pour être candidat au poste de président de quartier, le comité électoral exige qu’on soit titulaire d’un BAC. Pour le poste de président communal, on nous demande le BAC+2. C’est du jamais vu en Côte d’Ivoire. Même pour les élections législatives et présidentielles, ce n’est pas le cas. Nous dénonçons cette manière de diviser la jeunesse », s’indigne A.C. Un avis que partage, S. O, un leader de jeunes du quartier ‘’Mockeyville’’. « Pourquoi vouloir écarter des jeunes dans le choix des présidents de jeunesse ? Être titulaire d’un BAC ne signifie pas qu’on a plus de compétences que ceux qui ne l’ont pas. Nous voulons une jeunesse unie, mais pas une jeunesse divisée et fragilisée. Pour les élections de jeunes à Grand-Bassam, ces conditions n’ont jamais figuré sur la liste. Si rien n’est fait, le fossé entre les jeunes et la mairie sera encore plus grand. Il faut plutôt œuvrer à l’union au lieu de chercher à contrôler la jeunesse », prévient-il.

W. D, membre d’un bureau de jeune de quartier sortant s’insurge contre la condition qui exige le paiement de la somme de 500 FCFA avant de faire partie de la liste électorale. « La vie est déjà chère pour nous jeunes en quête d’emploi. Où allons-nous trouver de l’argent. Pour aucune élection en Côte d’Ivoire, on ne demande de l’argent à payer pour être électeur », dénonce-t-il avant d’ajouter que la mairie, à travers ces élections, veut contrôler la jeunesse pour des desseins inavoués.

Cette situation est au centre de tous les débats au sein des groupes et forums de discussion des jeunes de Grand-Bassam. Une pétition serait en préparation pour aller contre les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité.

Eugène YOBOUET

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