“Le centre qui porte mon nom, basé à Agboville, a un an. Ce centre a en son sein, 106 victimes. L’ong ”Femme en Action” a réussi le pari de prendre 106 personnes en charge. 106 personnes survivantes réarmées, reoutillées, réinstaurées dans la société en état de guérison totale, c’est extraordinaire. Cela ne nous remplit pas pour autant d’un auto satisfecit parce que c’est une réalité en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas toutes les victimes qui ont la chance de bénéficier d’un abri de cette qualité. C’est pourquoi je plaide pour que ses abris se multiplient et qu’ils soient soutenus.
Les VBG, un problème de développement
Les conséquences des violences perpétrées sur les personnes vulnérables sont graves. C’est un problème de développement. Les violences ne sont pas qu’avec les personnes fragiles. Il y’a de hauts fonctionnaires qui sont victimes de ces pratiques. Certains moments, ils sont incapables de donner la pleine mesure de leur potentiel, de leur rendement en tant qu’agent de l’état. C’est la raison pourquoi, il faut considérer ce fléau comme un problème de développement et le prendre à bras le corps. (…).
Poursuivre la sensibilisation
Il ya des personnes qui ignorent la gravité de ce mal, les violences basées sur le genre. Elles banalisent. Ce ne sont pas seulement les jeunes des bas quartiers qui sont portés sur les stupéfiants, il s’agit de personne d’un certain niveau. J’avais pensé qu’on avait fait assez de sensibilisation mais je crois qu’il faut encore continuer avec la sensibilisation pour que ces personnes sachent que les harcèlements sexuels, les viols, les accouchements (…) sont des cas de violences qu’il faut combattre. Ces maux ne doivent plus faire partie de leur tempérament et de leur satisfecit.
Les violences sexuelles sont un crime
Il faut aussi vulgariser les textes de loi qui ont été pris pour sanctionner surtout les violences sexuelles qui sont un crime. Quiconque se met en position de suspicion est déjà stigmatisé par la société et il en perd quelque chose. Ce sont donc des pratiques négatives qu’il ne faut pas minimiser. Il faut que tous le sachent. ça porte préjudice non seulement à la victime également au présumé auteur.
Il faut que la population sache que c’est une réalité négative, une entrave au développement. Le développement est d’abord humain. Une faille dans le développement humain n’est plus le développement dans les autres aspects …
L’éducation sexuelle s’impose
Nous tous qui travaillons dans le domaine social, nous devons mettre l’accent sur l’éducation sexuelle de base afin que les jeunes dans leur adolescence soient informés des conséquences qui risquent d’entraver leur vie si jamais ils n’avaient aucune hygiène de vie. C’est une obligation. Il faut que les garçons sachent que les menstrues ne sont pas un crime, une faute. Les jeunes filles doivent savoir que ce qui leur arrive, ce n’est pas une maladie, que le corps évolue. Pour qu’elles prennent leur disposition (…). Il faut sensibiliser la population pour faire évoluer les mentalités. On ne doit pas incriminer des personnes qui subissent la nature pour en faire des victimes.
Propos recueillis par A.K
NB: ONEG: Observatoire National de l’Equité et du Genre (ONEG)