L’Inter donne, dans sa parution du mardi 30 janvier 2024, la parole au politologue Geoffroy-Julien Kouao qui estime que « c’est un véritable coup de marteau que reçoit la CEDEAO ». Pour lui, cette décision n’est pas une surprise, vu l’état exécrable des relations que la CEDEAO entretenait avec ces pays depuis 2020. Celle-ci signe tout simplement l’échec de la diplomatie sous-régionale. « Après le départ en 2000 de la Mauritanie, en 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger s’en vont. De 16 Etats, la CEDEAO est aujourd’hui réduite à 12 Etats… Evidemment, le retrait de ces trois Etats de la CEDEAO leur fait perdre, de fait et de droit, les privilèges qu’offre le statut d’Etat membre, entre autres, la libre circulation des personnes et des biens. Cependant, dans le cadre des relations bilatérales, ces questions peuvent trouver des réponses… Sur le plan économique, les effets seront négatifs pour les trois pays qui n’ont pas accès à la mer. Certainement qu’ils vont se trouver d’autres destinations portuaires telles que Conakry, Nouakchott, Alger, etc. inversement, les ports d’Abidjan, de Dakar, de Lagos vont connaître des ralentissements », note le politologue qui soutient également que ces trois pays pourraient créer leur propre monnaie et sortir du CFA.
Devant les personnes qui estiment que les dirigeants actuels du Burkina Faso, du Mali et du Niger ne sont pas issus d’élections et qu’ils n’ont pas la légitimité nécessaire pour prendre de telles décisions, Geoffroy-Julien Kouao répond que « l’élection est une source de légitimité, mais pas la seule. L’histoire de la France le montre bien. La cinquième République est née du coup d’Etat du 13 mai 1958 qui a porté le général De gaulle au pouvoir. En 1975, les chefs d’Etat signataires du traité de la CEDEAO étaient en majorité des putschistes ». Il explique que la légitimité, c’est ce qui est conforme à la volonté du peuple, du moins de la majorité.
L’Inter affirme encore que le grand marché de Man a été victime d’un grave incendie dans la nuit du 26 au 27 janvier 2024. En cause, un court-circuit électrique. Le bilan fait tat de plus de 60 magasins d’artisans ravagés.
« Casses à Yopougon, Bictogo se dresse contre Bacongo ». Cette information qui barre la grande UNE de Soir Info, lève le voile sur une guerre déclarée entre le maire de Yopougon et le ministre-gouverneur du District d’Abidjan, Cissé Bacongo. Alors que les machines destructrices sont déjà à l’œuvre dans la commune, Adama Bictogo s’est rendu dans les quartiers touchés le lundi 29 janvier 2024 pour s’enquérir des difficultés que rencontrent les populations. Il a promis d’aller rencontrer le gouverneur pour lui exprimer son opposition à cette opération. Il veut même en faire plus. « Je vais prendre un arrêté dès cet instant, je vais réquisitionner la gendarmerie et la police, la police municipale, à l’effet de protéger tous les quartiers qui sont concernés. De ce qui relève des maisons qui sont déjà touchées, ceux qui ont des ACD (attestation de concession définitive), Me Dago qui est un adjoint au maire, je vais vous commettre de saisir le Conseil d’Etat pour que le District, au regard des ACD, dédommage ceux dont les maisons ont été détruites. Ceux qui n’ont pas d’ACD, nous allons les enregistrer et nous allons identifier ceux qui ont des problèmes de logement. On va voir comment apporter un appui aux familles qui sont dehors en ce moment », a-t-il déclaré. Soir Info rappelle que le gouverneur Cissé Bacongo a récemment affirmé que « les Ivoiriens doivent s’attendre à un nouveau visage de tout Abidjan ».
Dans un post publié sur les réseaux sociaux le dimanche 27 janvier 2024, le ministre-gouverneur Cissé Bacongo semble répondre d’avance aux propos du maire de Yopougon. « Le quartier GESCO sera à l’image de la Côte d’Ivoire qui se développe », a-t-il écrit.
Le Nouveau réveil consacre, comme presque tous les tabloïds, sa UNE à la victoire des éléphants sur le Sénégal. « Héroïques, les Eléphants terrassent les lions ». Le journal rappelle que las ivoiriens ont été repêchés. Ils ont cependant réussi à éliminer les tenants du titre. L’ambiance de fête était totale sur toute l’étendue du territoire national. « Le pardon des pachydermes accepté par le peuple ivoirien », titre-t-il.
Le Nouveau Réveil publie la notification officielle du retrait du Mali de la CEDEAO. « Par Communiqué conjoint en date du 28 janvier 2024, le Burkina Faso, La République du Mali et la République du Niger informent de leur décision de se retirer conjointement et sans délai de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A cet égard, la présente communication vaut notification formelle de cette décision à la Commission de la CEDEAO, Autorité dépositaire, et pour information des Etats membres de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’Organisation des Nations Unies et de toutes les organisations pertinentes ». Le communiqué est signé du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali.
Pour sa part, Fraternité matin insiste pour dire qu’il est impossible d’échapper à l’Institution avant 12 mois. Dans un écrit moqueur, il fait remarquer que 17 années après en être partie, la Mauritanie qui voulait se consacrer à l’Union du Maghreb arabe (UMA) a décidé de revenir au sein de la CEDEAO. « Son dossier est encore sur la table ». Le journal gouvernemental rappelle que les sanctions contre les putschistes sont prévues par le traité. Il se demande encore s’il ne s’agit pas, là, d’une « diversion pour éviter les élections ».
Fraternité Matin publie également un article sur les risques liés à l’urbanisation non maîtrisée. « Alerte foncier et ses partenaires ont attiré, hier, l’attention des décideurs sur les risques auxquels la Côte d’Ivoire s’expose avec une urbanisation non maîtrisée », écrit le journal. Il retient que cette réaction tire sa source de la 4e édition des Assises nationales sur le foncier rural tenue du 18 au 19 décembre 2023 à Abidjan. L’ONG rappelle que ces Assises ont recommandé l’interdiction des lotissements des espaces à forts potentiels agricoles au niveau péri-urbain et rural, dans les bas-fonds, de repenser la place de l’agriculture et sa spécificité dans le processus d’urbanisation, ce qui sous-entend la reconnaissance officielle et l’intégration de l’agriculture dans la politique de planification urbaine.
Paul D. Tayoro