L’équipe dirigeante actuelle de la Mugefci a décidé de supprimer la carte intelligente au profit de la carte grise en attendant l’adoption prochaine de la carte Mugefci santé. Avez-vous connaissance de cette information, qu’est-ce que vous pensez de cette décision?
C’est une question subsidiaire, transversale. Elle n’est pas spécifique au secteur de la Santé mais à l’ensemble des fonctionnaires. Que ce soit les mutuelles, les syndicats, nous sommes mandatés par l’assemblée générale. Si l’assemblée générale nous interpelle sur les décisions que nous prenons, nous en tenons compte. Cela dit, nous sommes arrivés à la suppression de la forme actuelle de la carte unique intelligente. En réalité, la carte unique intelligente n’a pas disparu. C’est son aspect financier qui a disparu. C’est ce que les membres de la mutuelle avaient décrié. Ils ont estimé cotiser déjà de l’argent. Si on doit mettre à leur disposition des outils, cela devait être retranché dans leur cotisation et non leur faire payer encore de l’argent. Le nouveau conseil d’administration avait durant la campagne, promis la gratuité de la carte unique intelligente. C’est ce que nous constatons. (…). Le président du conseil d’administration de la Mugefci se sert de tout ce qui était plaintes et a pris un certain nombre de dispositions dont le mariage établi avec la CNAM. Le mariage Mugefci-CNAM permettra de gérer les choses ensemble. Si c’est la CMU qui doit être le problème des fonctionnaires parce que la CMU est le régime de base et la CNAM le régime complémentaire, vaut mieux être ensemble pour assurer les deux régimes. C’est ce qu’ils ont trouvé comme recette. Pour l’heure, je ne peux pas porter un véritable jugement de valeur. Toujours est-il que le taux de satisfaction est fonction de l’accessibilité aux soins des fonctionnaires. Si les fonctionnaires, dans ces nouvelles dispositions, estiment qu’ils arrivent maintenant à se soigner, nous, responsables de syndicats, exprimerons notre satisfaction.
Un appel à vos membres et au gouvernement Ivoirien…
Mes remerciements à tous les camarades agents de Santé de Côte d’Ivoire. Je leur exprime aussi toute ma compassion, parce que nous assistons, depuis un certain nombre de mois à une tolérance zéro vis-à-vis des agents de Santé. De nombreux camarades agents de santé sont incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA). Nous avons des agents de santé qui, dans le cadre de leur activité sur le terrain, ont perdu leur vie. « Yako » à tout le monde. Par ailleurs, je demande aux camarades de garder espoir. Nous sommes encore dans la lutte. Nous leur demandons d’être tous présents, le mercredi 29 juin 2022 à 10h au CHU de Bouaké, afin qu’ensemble, nous analysons un certains nombre de dispositions et ressortir des résolutions très fortes pour faire avancer notre système. On s’est trop amusé. On s’est trop laissé faire. On s’est trop marginalisé. Aujourd’hui, nous assistons à une tolérance zéro vis-à-vis de nous. Si on pense que l’agent de santé ne doit pas faire d’erreur, de faute, nous disons qu’il faut mettre à sa disposition tout ce qu’il faut pour qu’il ne fasse pas d’erreur. L’erreur étant humaine, si je fais une erreur qu’on doit me mettre en prison, nous disons qu’en contre-partie ce qu’on me doit, il faudrait qu’on me donne. J’invite à cet effet, tous les camarades agents de Santé à venir à l’assemblée générale afin de passer en revu l’actualité syndicale. Aux autorités Ivoiriennes, je remercie les initiatives du ministre de la Santé. Toutefois, nous disons qu’il existe dans le secteur de la Santé, des ressources matérielles, logistiques et humaines. Egalement des infrastructures. Nous reconnaissons qu’en termes d’équipements, de ressources matérielles, d’amélioration des plateaux techniques, des efforts sont en cours. Des hôpitaux sont construits un peu partout dans le pays. C’est bien mais nous disons que le président Houphouët Boigny a fait pareil voire plus. Le pays avait une avance hospitalière plus que beaucoup de pays en Afrique. Malheureusement, la Côte d’Ivoire en termes de taux mortalité se classe dans le top 10 des pays avec un taux de décès maternel élevé au monde. Ce qui m’amène à dire que les beaux hôpitaux ne suffisent pas. Il y a quelque chose que les autres pays ont développé. A savoir, une action autour de leurs ressources humaines, autour de la stratégie communautaire. Il est question pour le ministre de revoir sa stratégie en orientant un peu ses politiques sur les ressources humaines. C’est en cela que nous disons que la prime trimestrielle, les avantages financiers contenus dans les dispositions portant application de la loi de la réforme hospitalière, il faudrait que l’effet se fasse ressentir auprès des agents de Santé. Quand cela va se faire, les leaders syndicaux que nous sommes allons nous substituer en contrôleurs. Au président de la République, je dirai que les Ivoiriens pleurent. On parle de croissance économique à deux chiffres. Nous disons que la croissance économique se manifeste dans l’assiette, dans le quotidien des Ivoiriens. La croissance économique n’est pas théorique mais pratique. Nous lui disons de revoir sa stratégie. Pendant que le gouvernement parle de croissance à deux chiffres, les Ivoiriens se plaignent de la cherté de la vie.
Réalisée par San Aubin