Côte d’Ivoire-Interview/Abou Diallo (président du syndicat national des transporteurs terrestre de Côte d’Ivoire (SYNTT-CI) : « Voici ce dont souffrent les transporteurs » * « Nous appelons tous les membres du SYNTT-CI à nous mettre ensemble »
SAN AUBIN/sanaubin@gmail.com
Vous venez d’être porté à la tête du SYNTT-CI. Quel sentiment après votre élection ?
Mes remerciements à tous ceux qui m’ont porté à la tête du syndicat. Les membres fondateurs qui ont travaillé avec feu le président Fofana depuis 1980.
C’est un retour si on peut le dire ainsi à la maison puisque vous avez été par un passé vice-président du SYNTT-CI. Quelles sont les motivations de ce come-back ?
Le président Fofana et moi étions ensemble depuis 1980 quant il était le président national des voyageurs. Après son départ à la tête du syndicat après à une élection qu’il a perdu, nous avons décidé de créer le SYNTT-CI. Après le décès du président Fofana en 2008, le SYNTT-CI a connu plusieurs présidents. Après dix ans de gestion de l’équipe sortante, les membres ont souhaité un changement à la tête du syndicat national des transporteurs terrestre compte tenu du fait qu’il n’y avait plus de relation entre le SYNTT-CI, le ministère de tutelle, le haut conseil et les autres syndicats. Vous savez, par le passé, le fondateur du SYNTT-CI avait toujours travaillé avec les pouvoirs en place. Ce qui n’était malheureusement plus le cas. Ma venue à la tête du syndicat est la volonté des membres de voir le SYNTT-CI reprendre sa place dans le milieu des transporteurs.
Vos priorités…
Le syndicat terrestre constitue la deuxième force des transporteurs en Côte d’Ivoire. Avec mon équipe, nous attendons relancer le syndicat terrestre à la place qu’il faut. Nous hérités d’un syndicat presqu’inexistant. C’est pourquoi nous attendons nous mettre en accord avec les autres syndicats qui existent dans le secteur du transport notamment le haut conseil, la faitière des transporteurs en Côte d’Ivoire. Nous allons approcher les autorités du pays pour travailler ensemble.
Quelles seront vos stratégies et autres grands axes de votre travail ?
Mobiliser les membres, les secrétaires généraux, les membres fondateurs afin de former un bloc. Ensuite, relancer le syndicat en se mettant au travail, rapprocher ceux qui peuvent nous aider à relever le défi. Nous voulons ramener tous ceux qui sont partis à la maison pour relancer le syndicat terrestre.
Quelles sont les problèmes auxquels sont confrontés les transporteurs et que comptez-vous faire pour les aider ?
Le transport n’est plus comme il était il y a 40 voire 30 ans. Le transport est aujourd’hui difficile. Les véhicules sont devenus très chers. Il n’ya plus d’aval. Le transport n’est plus véritablement rentable. Conséquence, les transporteurs ont des difficultés financières, difficultés de pièces de rechanges, difficulté d’assurance. Le gouvernement a mis en place un fond de renouvellement des parc-autos. Il y a plus de 800 personnes qui en ont bénéficié. C’est à saluer mais nous disons que c’est insuffisant. Les véhicules que nous avons reçus ne nous arrangent pas. Cette marque de véhicules n’est pas adaptée à nos réalités. Ensuite, les pièces de rechange font défaut.
Hormis l’état, avez-vous d’autres partenaires financiers ?
Pas véritablement. Il y a des institutions financières qui accompagnent les transporteurs mais pas comme nous le souhaitons. C’est-à-dire les moyens mis à notre disposition ne sont pas suffisants. De nos jours, aucun transporteur n’a les moyens. Tous ont des problèmes.
Vous affirmez que ça ne va pas pourtant, on observe de façon récurrente à la haute du coût du transport sur presque toutes les lignes ?
Les années précédentes, les véhicules que nous utilisons dans le transport à savoir les cars, n’étaient pas aussi chers comme c’est le cas aujourd’hui. Un car de 65 places revient aujourd’hui à environ 120 millions de nos francs. Avec un tel coût, vous avez 3 ans pour rembourser les dettes du véhicule. Pour cela, vous devez faire une entrée d’argent de 5millions de F CFA par mois. Le prix des trajets est saboté. Il ya la concurrence. Les prix des trajets ne sont pas dans les normes. Les prix réels fixés par le gouvernement Ivoirien, aucun transporteur ne les appliquent. Le barème donné par l’état depuis 1981, les transporteurs ne l’appliquent pas. Nous appliquons des prix qui sont en dessous. Nous n’augmentons pas abusivement. Résultats, c’est impossible de faire une entrée de 5millions pas mois pour rembourser les dettes. C’est ce qui fait que nous rencontrons des difficultés. Les transporteurs ont assez de charges. Le péage a augmenté les charges. Ce n’est vraiment pas facile.
A quoi les membres du SYNTTCI doivent s’attendre durant votre mandat à la tête du syndicat terrestre ?
Vous savez, les adversaires après l’assemblée générale qui m’a portée à la tête du syndicat terrestre se sont réunis. Lors de leurs échanges pour élire un soi-disant président, il y avait seulement 11 secrétaires généraux sur 124. Le reste était des ‘’chambros’’. Le bureau sortant a déclaré à l’assistance 45 millions de F CFA en 5ans. Là où j’ai obtenu de juin 2019 à août 2020, 21,5 millions de F CFA en tant que vice-président en charge des finances. Je m’interroge. Bref, c’est pour mettre la transparence dans la gestion que nous appelons tous les membres du syndicat national des transporteurs terrestre de Côte d’Ivoire (SYNTT-CI) à nous mettre ensemble et faire de notre syndicat, le plus grand des transporteurs.
Depuis quelques temps, de nombreux transporteurs se plaignent de la cherté du peage notamment celui de la voie express Abidjan-Bassam. Que fait le syndicat terrestre face à ce mécontentement ?
Le conseil d’administration du haut conseil dont je fais parti est en négociation avec le ministère du transport. Que les transporteurs se tranquillisent. Nous attendons la réponse de nos discussions avec les autorités. Le moment venu, les transporteurs et la population seront informés.
Réalisée par San Aubin et B.B
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