Travailler dans des entreprises de la cimenterie n’est pas toujours chose aisée. En effet, certains travailleurs de sociétés de cimenterie exercent leur job dans des conditions difficiles, parfois déplorables. Malgré les cris de détresse, de désolation et de lamentation des ouvriers, des responsables des dites entreprises ne font rien pour améliorer les conditions de travail de leurs travailleurs. Des personnes continuent de croupir sous le poids des fardeaux avec des maigres salaires. Au Diamond Cément Côte d’Ivoire. S.A, spécialisée dans la fabrication de ciment en poudre dans la commune d’Anyama, route Abidjan-AZaguié 250 personnes dont 75% de nationalité étrangère et 25 % d’ivoirienne y travaillent. La société produit 1800 T / jour soit 500000 t de ciment / an.
Cette entreprise foule au pied le traitement qui convient aux travailleurs en matière de travail. Il s’agit d’un manque d’assurance maladie, de l’absence de contrat de travail, de service de santé, de service de comité d’hygiène, de sécurité, de cantine, de latrine. Pis, les travailleurs sont parfois l’objet de licenciements abusifs.
Pour les ouvriers rencontrés au sein de ladite entreprise, La société rime avec la misère. La liberté syndicale est un vieux souvenir. Pire, le code de travail et la convention collective régissant le système d’emploi en Côte d’Ivoire sont piétinés et foulés aux pieds par les premiers responsables de l’entreprise Diamond Cément Côte -d’Ivoire. Pourtant, Selon l’article14- 1 du code de travail : Le présent code de travail est applicable sur tout le territoire de la République de Côte d’Ivoire. Et à son alinéa 1, il régit des relations entre employeurs et travailleurs résultant de contrat de travail conclus pour être exécutés sur le territoire de la République de Côte d’Ivoire. C’est-à-dire ce code doit être applicable à Diamond Cément Côte d’Ivoire. Ce qui n’est pas le cas. Pourtant, le code du travail stipule que toute entreprise employant de plus de cinquante (50) personnes, ceux-ci sont dans l’obligation d’avoir un service médical, un service de sécurité. Le constat montre qu’il n’en est rien.
Au tire de l’assurance maladie, le constat est amer. Aucun des 250 employés exerçant dans cette entreprise ne bénéficie d’aucune couverture de l’assurance maladie.
Les 250 employés travaillent dans le noir. Ils ne sont pas liés par un contrat de travail à durée déterminée ou indéterminée malgré plusieurs années passées au sein de l’entreprise. Selon des travailleurs qui ont voulu recueillir l’anonymat, ils sont livrés à eux-mêmes. .
Plusieurs travailleurs sont victimes de maladies :cardio-vasculaire, cancer de peau, de foi et de poumon. Ils expliquent que le ciment en poudre présente des risques pour la peau, les yeux et les voies respiratoires : Lésions oculaires, irritations de la peau, lésions allergiques (dermites). Quand au ciment béton, il est en outre à l’origine de TMS dus au port de charges et de risques liés à l’utilisation d’outils électroportatifs (bruit, vibration. Au niveau de la sécurité, ils sont laissés pour compte. Il est important de porter des équipements de protection et des vêtements adaptés en vue de protéger les yeux et les voies respiratoires en cas de la manipulation du ciment en poudre. Les travailleurs sont aussi victimes des licenciements abusifs pour preuve, 19 ouvriers ont été licenciés l’année précédente et l’affaire est pendante devant le tribunal du travail d’Abidjan-Plateau. Leur pêché est d’avoir adhéré au syndical des ouvriers de la société Diamond Cément Côte d’Ivoire. Les salaires ne sont pas catégorisés à Diamond Cément Côte d’Ivoire. Les ouvriers ne sont pas payés en fonction de leur compétence. La rémunération des ouvriers est au bon vouloir des responsables.
« Nous souffrons ici. Nous travaillons dans le noir. Les embauchés ne bénéficient pas de contrat de travail, pas de couverture d’assurance maladie. Si nous sommes malades, les frais médicaux sont à notre charge. Nous sommes privés de tous. L’ouvrier quelque soit ton diplôme et la spécialité touche le même salaire qu’un débutant sans spécialisation. Les premiers responsables de cette entreprise pratiquent ce qu’on appelle l’inégalité salariale. Au niveau de la santé, nous sommes à la merci des maladies. Les ouvriers travaillent dans la poudre du ciment sans porter les équipements adaptés. Nous sommes exposés à beaucoup de risque. Notre seul salut, les journalistes capables de dénoncer le mauvais traitement dont nous sommes l’objet ici à Diamond Cément Côte d’Ivoire. Nous interpelons l’Etat de Côte d’Ivoire pour prendre des mesures draconiennes pour mettre fin aux souffrances des ouvriers dans des entreprises de ciment»,a martelé un ouvrier qui a voulu garder l’anonymat pour une question de sécurité.
Lors d’une visite, le 07 mai dernier, à l’usine, K.K.A, assistant administratif Contrôleur à Diamond Cément Côte d’Ivoire S .A. a refusé de répondre à nos préoccupations. Ce dernier nous a fait savoir qu’il n’était pas la personne indiquée pour répondre à nos questions. Une seconde visite, le jeudi 18 mai dernier, au sein de la société pour équilibrer les informations auprès des responsables s’est avéré infructueuse. Le Directeur Administratif, DG ayant refusé de nous recevoir.
Esther MARIE Jemima
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