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Konan Kouadio Etienne (ancien maire de Béoumi) : « au PDCI-RDA les militants se comportent comme des fonctionnaires »

Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) tient son 16ème Bureau Politique ce samedi 14 octobre 2023 à son siège à Cocody. Cette première rencontre post-Bédié est un test grandeur nature pour le parti septuagénaire avec un point de mire l’organisation du 11ème congrès qui élira le Président du parti. Au moment où le PDCI-RDA semble être à la croisée des chemins, que doit faire le futur Président pour conduire le parti vers son objectif principal qui est la conquête du pouvoir d’état en 2025. Ce ne sont pas les hommes qui manquent au PDCI-RDA pour atteindre cette objectif. Mais pour le faire, il faut réorienter la politique du parti selon M. Konan Kouadio Etienne, ancien Maire de Béoumi.

La situation du PDCI-RDA dans le département de Béoumi  

A Béoumi, il n’y a pas de cohésion au sein du PDCI-RDA. C’est-à-dire quand une personne se bat, dépense ses petits sous pour offrir le bien-être aux populations, il y a toujours une confrérie qui est là, qui sème le désordre. Vous avez remarqué que depuis je ne sais combien d’années, le PDCI-RDA n’a pas de candidat qui puisse lui apporter la victoire. Lorsqu’il n’y a pas de cohésion dans un endroit, lorsqu’un ancien qui est censé organiser les jeunes, son travail c’est de créer la mésentente et le désordre, les choses ne peuvent pas marcher comme on le souhaite. Pour que le PDCI-RDA marche à Béoumi, il faut qu’il y ait l’amour du parti.

Les dessous du malaise au sein du PDCI-RDA

Ce que je constate, aussi bien à Béoumi qu’au niveau d’Abidjan, peut-être que sous le coup de l’âge le Président Bédié était trop permissif, il y a trop de désordre. Ce qui conduit à ces de déboires. Il faut qu’on se ressaisisse et qu’on revêtît véritablement le pagne du PDCI-RDA. C’est-à-dire les attitudes qui caractérisent le PDCI-RDA. Le PDCI-RDA est un parti de combattant. Pour sortir de la colonisation ce n’était pas une sinécure. Les gens se sont battus. Mais aujourd’hui les militants du PDCI-RDA se comportent comme des fonctionnaires. Mais les gens ne vont pas venir nous mettre le pouvoir entre les mains. Il faut se faire voir, il faut se faire entendre. Malheureusement ce n’est pas le cas. Je souhaite que le nouveau Président qui sera élu ait de la verticalité pour permettre au PDCI de fonctionner véritablement. On ne dit pas qu’il faut venir pour aller en guerre contre qui que ce soit. Mais il faut avoir de la fermeté quand même. Il faut qu’on respecte nos textes.

Savoir prendre le taureau par les cornes en matière de gestion des personnes

Le nouveau Président du PDCI-RDA doit avoir une vision et doit être quelqu’un qui aime véritablement le PDCI-RDA, il doit être courageux et sage pour pouvoir organiser les gens. C’est-à-dire que quand les problèmes se posent dans les localités, il doit être en capacité de les régler. Quand vous êtes un chef et que vous ne régler les problèmes, vous laisser pourrir les situations. Et avec le temps, il y a une mise en place d’une certaine masse grise autour de vous dans laquelle il y a toute sorte de requins qui organisent la MAFIA, qui vont vendre les informations aux adversaires, ils vont prendre des sous à gauche et à droite. Cette situation ne peut pas faire avancer le PDCI-RDA. Moi je pense que nous PDCI-RDA avons le devoir de servir de modèle à toute la Côte d’Ivoire. S’il y a une volonté nationale, nous devons être devant et nous mettre avec les autres. Mais si les autres sont en train d’avancer et que nous qui devons être la locomotive sommes en train de tirer le train à l’arrière, le pays ne peut pas avancer. Pour que le pays avance, il faut que les choses se normalisent.

La responsabilité de la direction du parti

C’est vrai, j’ai été beaucoup combattu à Béoumi. Mais cela a été favorisé par la direction même de notre parti. Lorsque le Président fait confiance à des gens à qui il donne des responsabilités, dans le département, ils deviennent des roitelets. Ils ne font rien pour favoriser le développement du parti. Ils vont plutôt écraser les bonnes volontés. Dans le temps on a dit qu’il y a des gens qui sont allés au RDR. On les a critiqués c’est vrai. Certains sont partis peut-être par complaisance, mais beaucoup n’ont pas été courageux comme nous autres. C’est nous les plus résilients qui sommes là. Parce qu’on en a avalé des couleuvres. Donc pour moi, s’il y a un nouveau président qui arrive, qui prend le parti véritablement en main, et qui a un regard perçant sur tout le territoire national, qui suit tout ce qui se passe et qui va à gauche et à droite pour éteindre les feux qui s’allument, le parti va forcément décoller. Ce qui se passe chez moi à Béoumi n’est pas une exception, c’est presque généralisé.

Suivre le fonctionnement et redynamiser la gestion locale du Parti

Les délégations qui ont été installées un peu partout, il faut que le nouveau président y voit clair. Quelles sont les délégations qui fonctionnent ? quelles sont celles qui n’existent que de nom ? il faut que cela se découvre. Parce que tout le monde est grand militant au parti. Mais allez-y voir dans les départements ce qu’il se passe. Le futur président doit veiller à redynamiser la gestion locale du parti. Les délégués, les secrétaires de sections, il doit se rendre compte qu’effectivement, ces structures marchent. Il ne s’agit de venir s’asseoir au bureau politique pour applaudir. Il faut qu’on regarde effectivement ce que chacun fait chez lui. Parce qu’en réalité, c’est quand les élections arrivent qu’on découvre si les gens travaillent ou pas. Des délégués ne connaissent pas leurs secrétaires de sections, ils n’ont pas de programme de travail. C’est vrai il y a des délégués qui travaillent très bien. Mais à l’image de ce que je vois, il y a beaucoup de département dans lesquels il y a des délégations où les gens ne travaillent pas. Le délégué, il est là tout à l’aise parce qu’il a de bonnes relations dans la haute direction du parti, cela suffit pour qu’il règne en maître et qui empêche l’avancée du parti dans son département. Mais si le président qui arrive est regardant avec un esprit vif, il va corriger tout cela et les choses se normaliseront.

Le PDCI-RDA solide dans la discipline

Il y a quelque chose qu’il faut reconnaître au PDCI-RDA, c’est sa discipline. Dans le contexte général, les gens sont disciplinés. Le président actuel n’aura pas trop de mal à organiser de bonnes élections pour qu’on ait un président qui va tenir le parti. Parce que le PDCI-RDA doit vivre, doit survivre à Bédié. Le PDCI-RDA a tellement de militants, des militants de base. Si on prend vraiment le parti en main, les gens vont se mettre debout.

Mon futur président pour le parti

Je souhaite que le futur président soit quelqu’un qui aime le parti, qui aime la Côte d’Ivoire, quelqu’un qui a de la sagesse, qui est courageux, qui a une ouverture sur le monde. En un mot, quelqu’un qui est vrai, qui a la culture de la vérité, de la solidarité et l’amour de son prochain. Quelqu’un qui a la crainte de Dieu. Parce que qui a la crainte de Dieu a forcément du respect pour son prochain. Enfin, quelqu’un qui est déterminé, qui a un objectif, qui vient pour relever le parti et le faire gagner. Il faut quelqu’un de ce genre, qui a du tempérament. Et les personnes qui ont ces valeurs, il y en a plein au PDCI-RDA.

FAN

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