(Côte d’Ivoire)-Abidjan-Investiture du bureau exécutif du REFHLE-CI/Les femmes handicapées dénoncent la discrimination et les violences
La population de la Côte d’Ivoire est estimée à près de 30 millions d’habitants. Plus de 4 millions de personnes sont des handicapées. Dans cette catégorie de la population, les femmes handicapées sont victimes d’injustice, de violence. Pour réduire l’isolement des femmes en situation de handicap et améliorer la qualité de leur participation et leur inclusion dans le projet et programme de développement, le bureau exécutif du réseau d’action des femmes handicapées leaders de Côte d’Ivoire (REFHLE-CI) a organisé le jeudi 17 août 2023 au centre d’action culturel d’Abobo, une journée dédiée aux femmes handicapées. Ce, pour faire la promotion de leurs droits et sensibiliser sur leurs besoins spécifiques. Cette cérémonie a été marquée par l’investiture du bureau exécutif du REFHLE-CI, une équipe de 25 membres, est présidée par Mlle Wassa Aya Henriette et a pour secrétaire générale dame Koné Rose.
« Les femmes handicapées sont les plus pauvres »
Après donc l’investiture du bureau, la présidente du réseau a, dans son allocution, dénoncé la situation difficile qu’elles vivent en tant que femmes handicapées. « Les femmes handicapées sont les plus pauvres de la société. Elles sont successibles d’être victimes d’abus de tout genre. A côté de cela, elles font face à la violation de leur droit. Le but du REFHLE-CI est d’assurer une pleine participation et des droits légaux pour les femmes handicapées. Le chemin pour y arrivé passe par la sensibilisation du public sur les droits des personnes handicapées en particulier ce qui est de la femme rurale ; élaborer les projets et programme pour répondre aux besoins des femmes handicapées ; promouvoir l’instruction des femmes handicapées dans toutes les organisations et programme importants concernant les femmes ; s’assurer que les femmes handicapées aient accès aux facilités de formation pour la création d’entreprise et aux facilités de crédit ; lutter contre les vulnérabilités par l’autonomisation et la sensibilisation des femmes handicapées en particulier celles en milieu rural. C’est notre combat », a lancé Mlle Wassa Henriette, présidente du réseau.
Au nom de la directrice de DPPH, madame Akaffou Kousso Gwladys a félicité le REFHLE-CI pour cette action. « La directrice de la DPPH vous soutient. Elle se tient à vos côtés. Les portes de la DPPH vous sont ouvertes. Vous pouvez venir rencontrer la directrice à tout moment », a souligné Mme Akaffou.
C’est un combat de tous les jours.
Pour la représentante de l’Onu femmes, dame B. Marie, la question des personnes handicapées se situe au niveau du droit. « Le handicap fait partie de la condition humaine. Félicitation pour avoir pris le courage de vous mettre ensemble. Commencer par défendre vos droits. C’est un combat de tous les jours. Tous les êtres humains doivent bénéficier des avantages du développement. L’ONU femmes travaille avec des personnes et groupes vulnérables », a déclaré madame B. Marie.
« Les femmes handicapées sont oubliées dans les projets gouvernementaux »
Visiblement heureux, le président du conseil d’administration du réseau et président du CAPH-CI, Koné Yacouba a rendu hommage à l’ancien président Henri Konan Bédié, décédé, pour avoir en 1998, mis en place l’orientation des personnes handicapées. « Les femmes handicapées représentent une marge très importante de la population dans le monde. Elles sont marginalisées. La barrière est plus difficile pour les femmes handicapées. Pour la CAPH-CI, il fallait s’arrêter un moment pour valoriser ses héroïnes, ses amazones des temps moderne. Ces combattantes qui affrontent les difficultés de tous ordres au quotidien. La CAPH-CI s’est donnée le devoir de défendre les droits des femmes handicapées. Notre coordination se présente comme un instrument de lutte pour l’autonomisation des femmes handicapées, très souvent oubliées dans les projets gouvernementaux en faveurs de l’autonomisation de la femme », a fait remarquer le président de la coordination.
Don de la ministre Kandia aux femmes handicapées
« L’handicap n’est pas une fatalité. Et si c’était moi ? », a interrogé docteur Georges Kpan (6ème adjoint au maire d’Abobo) à l’assistance. Il a encouragé tous ceux qui le peuvent à aider les personnes handicapées et remis une enveloppe du maire Kandia Camara aux membres du réseau. Par ailleurs, deux conférences ont été données. L’une portant sur ‘les violences faites aux femmes handicapées’’ et prononcé par docteur Koné Adama.
« Les femmes handicapées subissent la discrimination »
Pour le médecin psychiatre, Koné Adama, défenseur des droits des personnes handicapées en Côte d’Ivoire, « il s’agit de violences invisibles. Il y en a plusieurs. Et les hauteurs sont multiples. Les femmes handicapées subissent la discrimination. . En tant que défenseurs des droits des personnes handicapées, nous trouvons qu’il est urgent de trouver des solutions. (…). Le faite d’être une femme, vous subissez déjà une discrimination. Le faite d’’être handicapées. Ce qui revient à dire que l’handicap devient un facteur aggravant. (…) ,» dénonce le médecin psychiatre dans son exposé. Enfin, le conférencier rappelle que les enfants handicapés subissent des risques de violences, d’humiliation, d’agression sexuelle, de rituelle, de violence physique, verbale, de violence économique, de dévalorisation pouvant entrainer le traumatisme, à la dépression, au suicide », prévient le médecin psychiatre. Il a également expliqué que les violences ternissent la qualité de vie. D’où la sensibilisation, l’éducation, la formation des forces de sécurité, des travailleurs médicaux, le renforcement des lois
« Les droits des personnes handicapées sont souvent bafoués »
Quant au juriste Me Akré qui s’est prononcée sur ‘’les droits des femmes handicapées en Côte d’Ivoire’’, elle a rappelé que les droits des femmes handicapées ne sont pas respectés. Leurs droits sont bafoués. « La déclaration universelle des droits de l’homme affirme que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité. En plus de la déclaration universelle, notre constitution affirme en son article 2 que la personne humaine est sacrée. Que ses droits sont inviolables. Lesquels droits doivent être connus, respecté sous peine de sanction. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on voit. Surtout à l’égard des femmes handicapées. L’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire a mis en place des tribunes juridiques à travers tout le pays. Ce sont des centres d’écoute, d’informations et d’orientation. Nous faisons une politique de proximité. C’est gratuit. Venez à l’information.
Connaitre les lois et ses droits contribue à améliorer les rapports avec les autres au niveau familial, au niveau communautaire. Cela va aussi favoriser la cohésion sociale. (…). En matière de viol, agression sexuelle, l’harcèlement sexuel, l’abandon des personnes handicapées, (…), les auteurs sont sévèrement punis Lorsque la victime est une personne handicapée…. ,» a conclu la juriste. « Il faut dénoncer afin que cela serve d’exemple », a interpelé la conférencière
15 bienfaiteurs distingués
Quinze personnes engagées pour leurs actions en faveurs des personnes handicapées ont été distinguées par la coordination des associations de personnes handicapées de Côte d’Ivoire (CAPH-CI). Elles ont reçu chacune un diplôme et un complet de pagne, preuve de la reconnaissance des personnes handicapées à leur égard.
Une tombola a permis de récompenser trois lauréats. Ils ont reçu respectivement une télévision écran plasma, une gazinière, et un complet pagne.
Des chèques remis à des femmes
La remise de chèques d’une valeur de 50.000 F CFA chacun à quatre (4) dames handicapées (Doumbia Mariam, Kouamé Rose, Kouassi Amena Rose et Traoré Mariam) agissant dans les domaines du commerce, de la coiffeur a mis fin à la cérémonie. Rappelons que plusieurs personnalités dont la représentante de l’UNESCO, Madame Akré (membre de l’association des femmes juristes), docteur Koné Adama (médecin psychiatre), les chefs coutumiers, plusieurs Ong et organisations ont pris part à cette journée. En décembre prochain a lieu la journée internationale des personnes handicapées. La commune d’Abobo compte plus de 6000 personnes handicapées.
SAN AUBIN
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