Côte d’Ivoire-Rebondissement dans l’affaire MATCA/Coulibaly Bakari dit Bako (pdt du collectif des exploitants de taxis compteurs) se révolte : « Les ressources de la Matca, sont gérées comme des biens personnels »
La Mutuelle d’Assurance des Taxi Compteurs d’Abidjan (MATCA) est en crise. Un groupe de sociétaires, environ 2000, dénoncent la gestion qu’ils qualifient d’opaque de l’équipe dirigeante de la mutuelle. Ce collectif dirigé par Coulibaly Bakari dit Bako, président du collectif des exploitants de taxi-compteurs, assistés de Coulibaly Brahima (SG du collectif) et Songné Issouffou (sociétaire), ont animé le lundi 1er novembre 2021 à Adjamé une conférence de presse pour disent-ils, dénoncer le coût exorbitant (environ 400 millions de F CFA) du ravalement de la façade de l’immeuble KM au Plateau, les dépenses au-delà de 500.000 F effectués par l’équipe dirigeante de la mutuelle alors que la Matca est sous surveillance permanente. La disparition de la voiture du PCA, Fama Coulibaly, acheté à plus de 50 millions et déclarée volée par le PCA en moins de trois mois après l’achat du véhicule figurait parmi les sujets évoqués avec les journalistes. « En tant que délégués, nous avons le droit et le devoir de défendre les intérêts des Sociétaires. Nonobstant la passivité de certains des points noirs. La mutuelle n’est pas uniquement une Maison d’Assurance. Elle est l’émanation du couple Transport-Assurance. De ce fait, nous croyons que l’objectif prioritaire sur les retombées de cette Mutuelle est d’abord de soutenir les problèmes majeurs des Transporteurs qui au quotidien œuvrent à la survie de leur matériel de travail (Taxis), aux créances contactée, à la lutte contre la tracasserie routière et surtout à trouver des solutions au vieillissement de leurs parcs automobiles. Tout ce qui est le contraire de l’utilisation des ressources acquises par ce Conseil d’Administration », ont fait remarquer Bako et Coulibaly Brahima. Il a dénoncé la mauvaise gestion des ressources de la Matca, qui, dira-t-il, « sont gérées comme des biens personnels avec la complicité de certains délégués et des membres du conseil de gestion. Nous en avons pour preuve, le cas de l’Immeuble KM au Plateau, qui est un exemple palpable de malversations financière. Comment comprendre qu’entre le ravalement de la façade qui a coûté environ 400 million de francs et la décision de démolition, il n’y a que quelques petits années », a dénoncé Brahima. Il a déploré selon lui, les manquements dans la gestion des dirigeants actuels de la mutuelle des taxis-compteurs d’Abidjan, l’absence de documents comptables qui justifient le coût exorbitant du ravalement de la façade, le nom de l’entrepris, etc. « Nous observons des failles dans la gestion de notre mutuelle à tous. Malgré les tentatives de corruption dont nous avons été l’objet, nous refusons d’être complices de la mort de la Matca », a déclaré Coulibaly Brahima. Face à ce qu’ils qualifient de dérive financière, les conférenciers proposent des mesures conservatoires dont: La suspension du binôme DG et PCA, la mise en place d’une administration provisoire dont les missions seront d’effectuer un audit ; situer les responsabilités, l’organiser d’élections libre et transparente et crédible en vue de la désignation des nouveaux responsables. « Nous avons saisi la Primature avec ampliation à l’Inspection d’Etat ; le Ministère de la bonne gouvernance ; le Ministère de l’économie et des finances ; le Ministère du transport ; la Direction Générale des assurances ; le Ministère du commerce ; la Direction Générale du haut conseil des entreprise de transport ; les organisations professionnelles des transporteurs et des conducteurs. Lors d’une rencontre avec la direction des Assurances (D.A) ». C’était le vendredi 30 juillet 2021 au siège de l’assurance sise aux Deux-Plateau. A cet effet, le sous-directeur de la direction des Assurances, Anney Lucas, assisté de Kouakou Bah Simplice et Bouabo Lucien, avait fait cette révélations. «Toutes les sociétés sont sur surveillance permanente. La décision de la mise sous surveillance permanente de la Matca date de 2010. Le courrier existe encore. Cette décision n’a pas encore été levée. Elle est toujours en cours puisqu’aucun courrier n’est venu abroger cette décision» avait révélé Lucas Anney lors de la rencontre avec quelques membres du collectif au siège de la direction des assurances. Il avait ajouté pour dire que dans le cadre de la surveillance permanente, les décisions sont portées à la connaissance de la direction des assurances ». Dans un courrier en date de 2010 adressé aux dirigeants de la mutuelle, la CIMA en charge du contrôle, avait demandé que la Matca soit mise sous surveillance permanente de la Direction des Assurances. En réponse à cette injonction de la CIMA, le directeur des assurances avait demandé aux responsables de la Matca que plus de 500.000 F ne serait décaissé de la trésorerie de la mutuelle des taxis compteurs sans l’avis des deux commissaires Contrôleurs des Assurances à la Direction des Assurances que sont Messieurs Kouakou Simplice et Gnizako Eloge. Le collectif dirigé par Coulibaly Bakari dit Bako ne comprend donc pas que des centaines de millions soient retirés des caisses de la Matca sans l’accord de la direction des assurances. Ou bien, la direction des assurances est-elle complice ? S’interrogent les membres du collectif. Ils n’entendent pas abdiquer et attendent continuer la lutte jusqu’à ce que la lumière soit faite sur l’affaire de l’immeuble KM et la gestion de la mutuelle par les dirigeants actuels de la Matca. Sur le cas des taxis-compteurs ‘’Yango’’ qui mènent la concurrence aux taxis compteurs, les conférenciers ont déploré le silence des dirigeants de la mutuelle. « Il y a environ 22.000 taxis compteurs en circulation à Abidjan. Nous payons 40.500 pour les uns, 42.000 F pour les autres par taxis compteurs comme assurance et 480.000 F par an par taxis compteur. Les taxis ‘’Yango nous mènent une rude concurrence au vu et au su des dirigeants actuels de la Matca. Ils sont muets sur cet état de fait. Certainement qu’ils ont des taxis ‘’Yango’’ ou sont actionnaires dans cette société. Nous ne sommes pas contents de cette concurrence mais ce n’est pas ça notre combat pour le moment », a déclaré Bako. Affaire à suivre…
San Aubin
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