Coup d’état constitutionnel/Le Sénégal au bord de l’explosion/Patrice Talon condamne/Les réactions de….
Le président Macky Sall a décidé du report de la présidentielle au Sénégal. Le Parlement sénégalais, après une séance plénière houleuse, a adopté la proposition de loi qui permet au président de demeurer au pouvoir malgré la fin de son mandat constitutionnel. Une décision réfutée par l’opposition politique et la société civile qui voient en ce report, un coup d’état constitutionnel. Les adversaires du pouvoir de Macky Sall n’entendent pas s’arrêter là. Ils projettent d’organiser des manifestations pour faire fléchir non seulement le Parlement Sénégalais également le président Macky Sall. « Le Président Macky Sall vient de perpétrer ‘’un coup d’État constitutionnel’’, en décidant «unilatéralement de stopper subitement le processus électoral, sans aucune base légale», affrirme Khalifa Sall. A cet effet, il lance un appel à toutes les forces vives de la nation à faire face à «cette forfaiture ».«Nous demandons à toutes les forces vives de dresser des barricades contre la monarchisation de notre pays. Nous devons remettre la République à l’endroit. Allons tous dans la même direction pour mettre fin aux multiples dérives du pouvoir et replacer notre pays sur sa trajectoire démocratique qu’il ne doit jamais quitter ». L’opinion publique est formellement contre ce choix opéré par Macky Sall et ses députés. Les imams et les évêques ont marqué leur opposition au report des élections. Sur le réseau social X, le célèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour a laissé un message où il exprimait formellement son opposition à un report des élections. Des acteurs de la société civile de Ziguinchor fustigent la décision du président de la République “de reporter l’élection présidentielle prévue le 25 février” et appellent les Sénégalais à se mobiliser contre le report de la présidentielle. Par le canal d’un communiqué, la Commission de la Cedeao a exigé, mardi 6 février dernier, un rétablissement du calendrier électoral. « La Commission de la CEDEAO encourage la classe politique à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal », a noté la déclaration de la Commission de la Cedeao. Vu que Macky Sall fait partie du club de chefs d’état amis de la CEDEAO, on doute bien que l”organisation prenne des sanctions contre le président Macky Sall. Les condamnations et indignations fusent de partout suite à cette décision de reporter l’élection présidentielle. En plus de la société civile sénégalaise et de différentes forces vives du pays, la communauté internationale fustige, elle aussi, le décalage de l’élection jusqu’au 15 décembre 2024. Le Chef de l’Etat béninois n’est pas indifférent à la crise politique qui secoue le Sénégal. « Ce qu’on observe au Sénégal est regrettable…. », a déclaré Patrice Talon lors d’une conférence de presse. Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat appelle les Sénégalais à régler leur « différend politique par la concertation, l’entente et le dialogue ». Moussa Faki Mahamat demande aux autorités d’« organiser dans les meilleurs délais les élections, dans la transparence, la paix et la concorde nationale ». Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021 lors de différents épisodes de contestation. Le deuxième mandat de M. Sall expirait officiellement le 2 avril 2024. Face à l’une des plus graves crises politiques des dernières décennies, le président Sall a dit vouloir engager un processus “d’apaisement et de réconciliation”.Les acteurs politiques, les membres de la société civile demandent à la justice sénégalaise de prendre ses responsabilités, à commencer par libérer les détenus politiques, pour permettre à l’ensemble des fils de la nation de vivre dans un pays paisible et de dialogue.
S.A.S
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