Côte d’Ivoire-En réactions au discours de fin d’année du Président Alassane Ouattara, Mme Danielle Bony Claverie (Pdte du l’URD) réagit:
Le Chef de l’Etat vient d’adresser ses vœux à la Nation pour la 12ème fois et l’URD souhaiterait lui exprimer à titre personnel, à son épouse et à sa famille des souhaits de santé, de sérénité et de bonheur familial.
Comme d’habitude et selon une formule à mon sens un peu figée, le Président de la République a brossé un bilan très positif de la marche de notre pays. Il a étayé ses propos de nombreux chiffres qui nous rappellent qu’il est un économiste et montrent bien les efforts entrepris par le gouvernement. C’est un bilan administratif que nous ne contestons pas mais l’URD aurait souhaité entendre un père s’adresser à son peuple, à ses enfants pour leur expliquer ce qui a été fait mais aussi tout ce qu’il reste à faire pour que la croissance projetée en 2024 puisse être répartie plus équitablement et bénéficier ainsi à tous nos compatriotes. Le pouvoir d’achat des ménages diminue drastiquement avec les répercussions sociales que l’on sait et ce ne sont pas les exploits futurs du gisement « baleine » qui peuvent apaiser aujourd’hui l’anxiété des ivoiriens qui peinent de plus en plus à joindre les 2 bouts. L’année de la jeunesse aurait dû permettre au Chef de l’Etat de leur adresser un message particulier, un message de responsabilité, d’appel à des valeurs de travail, de discipline, d’implication au développement économique car ce sont eux les prochains leviers de la nation dont ils auront la charge.
Avec raison, le Président Ouattara s’est félicité des nombreuses infrastructures d’Abidjan mais si le but final est bien d’améliorer la fluidité du trafic abidjanais, il aurait fallu étaler ces travaux dans le temps ou les exécuter de nuit pour permettre aux travailleurs de ne pas mettre 3 heures pour rentrer chez eux ou pour aller au travail, ce qui fait 6 heures de transport journalier. C’est harassant !
Sur le plan international, l’URD aurait aimé dans ce monde sans boussole une affirmation de notre position sur le conflit israélo-palestinien. Au moment où des bombardements massifs font des milliers de morts à Gaza, où l’Afrique du Sud accuse Israël de « génocide » devant la Cour internationale de Justice, organe judiciaire des Nations-Unies. Ce n’est pas rien ! La guerre en Ukraine est lointaine mais elle nous affecte économiquement, il n’est que de voir la nouvelle augmentation du prix de l’électricité. Or Israël a toujours eu des liens forts avec la Côte d’Ivoire mais notre jeunesse ne comprend pas ce qu’il se passe à Gaza et comment le justifier. L’année de la jeunesse aurait dû être l’occasion de leur donner une certaine visibilité dans ce monde indécis et chaotique et aussi de les interpeller sur la vacuité de leurs efforts à aller rejoindre l’Europe qui ne veut plus d’eux.
Le Président s’est réjoui du climat de paix qui a accompagné les élections locales mais n’a pas prononcé le mot réconciliation. Est-ce un aveu d’échec ou le constat d’une opposition devenue aphone ? Quant à se féliciter du niveau démocratique de notre population, c’est tout à fait surprenant. L’Ivoirien est loin de connaître les contours d’un « citoyen » et les principes démocratiques imposés depuis 1990 à la Conférence de la Baule ne lui ont jamais été enseignés ce qui est une faute de la classe politique.
Mais La Can approche. Alors pendant un mois, nous allons taire nos querelles de chapelle pour nous mobiliser tous en tant qu’ivoiriens pour en faire une réussite.
Meilleurs vœux à tous et à toutes sous la grâce du Seigneur.
Danièle Boni-Claverie.
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