(Côte d’Ivoire)-Abidjan-2e Congrès ordinaire du COJEP / Simone Gbagbo à Blé Goudé : « Je suis une mère comblée »
« On dit souvent que Blé Goudé est le fils de Simone Gbagbo. Je suis donc une mère comblée », a déclaré la Présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), à l’occasion du deuxième congrès ordinaire du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) qui s’est tenu le vendredi 24 novembre 2023. Huit ans après son congrès constitutif à Grand-Alépé, les militants de ce parti se retrouvent pour un congrès ordinaire mais qui a, selon les militants, une touche particulière. C’est en effet, le premier grand rassemblement du parti qui se tient en présence de son Président . Maltraité par le pouvoir, contraint à l’exil puis détenu à la CPI durant 12 ans, il a été absent à tous les rendez-vous du parti. C’est donc avec une grande émotion qu’il a rendu hommage à ses camarades dont la fidélité n’a pas vacillé durant ces moments de braise. « Mes prises de position ne sont pas à géométrie variable. Je n’accompagne jamais ce qui n’est pas droit. On peut avoir le ventre plein avec une âme affamée. N’allons pas au restaurant », a-t-il lancé à ses compagnons avant de s’adresser à l’ensemble de la classe politique ivoirienne de gauche. « Je veux qu’on marche ensemble pour la cause ivorienne , sinon nous n’aurons rien à gagner ».
Après avoir rendu un hommage très applaudi à Simone Gbagbo, le Président du COJEP a parlé de ses relations avec le Président Laurent Gbagbo, notamment à ceux qui l’accusent de trahison. « J’ai dit que Laurent Gbagbo est mon père. Je l’ai suivi jusque dans la gueule du loup. Il est mon père, ne me faites pas dire autre chose… Tout le monde n’est pas à acheter parce que tout le monde n’est pas au marché. Moi je ne suis pas au marché », a-t-il encore dit avant d’inviter ses camarades à observer les vertus. « Ne vous laissez pas emporter par ceux qui disent que pour diriger la Côte d’Ivoire, il faut être riche ».
Ce grand rassemblement a eu lieu dans la grande salle d’un l’hôtel du centre de la commune de Yopougon. Avec un millier de personnes pour 500 places disponibles. Les militants sont venus de toutes les régions du pays, mais aussi de l’Europe et de l’Amérique. Les partis politiques invités sont venus avec de fortes délégations, de la Centrafrique, du Niger, du Togo, de la Guinée, du Congo-Brazzaville et du Cameroun. Ahipeaud Martial et Djué Eugène représentaient les anciens de la FESCI qui est le creuset d’où est sorti Blé Goudé. Il y avait aussi Boga Sako de la société civile. On notait également la présence d’Affi N’Guessan du FPI, de Mme Danielle Bony Claverie de l’URD et d’un représentant du PPA-CI.
Dans leurs discours, tous les invités ont loué le leadership de Simone Ehivet Gbagbo et marqué leur adhésion au panafricanisme qui n’est pas une haine contre qui que ce soit, mais une opposition franche au néocolonialisme. « Vous êtes très admirée partout en Afrique. Le jour où vous songerez à venir au Cameroun, ce sera le cataclysme. Les Camerounais sont si intéressés par l’actualité ivoirienne qu’ils en oublient leurs propres réalités », dira le délégué du Cameroun.
Et Simone Gbagbo n’a pas déçu. Dans un discours très applaudi, elle a interpellé les congressistes et leurs invités. « Vous êtes confrontés à un nouveau défi, celui de la souveraineté politique, culturel, économique et même juridique. Ce combat est à gagner et pour y arriver, vous devez vous battre pour sortir du complexe du colonisé. Le panafricanisme ne doit pas être un moment de débat creux, aérien. Tant que les filles et les fils de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique, ne comprendront pas qu’ils doivent conjuguer leurs efforts, qu’ils doivent, chacun à son niveau prendre leur part dans le combat, l’idéal de liberté visé ne sera jamais réalisé. Oui, la victoire pour la libération totale de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique est possible. Moi, j’y crois fermement ! ».
Paul D. Tayoro
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