Côte d’Ivoire -Abidjan: Une ONG appelle à une éducation inclusive équitable et de qualité

C’est le collège Claire Fontaine d’Abidjan-Yopougon qui a servi de cadre le mercredi 22 novembre 2023 à la rencontre de sensibilisation sur l’éducation inclusive des personnes handicapées. Initié par l’ONG ONPHACI, ce rendez-vous a permis de faire un plaidoyer en faveur des enfants handicapés.  « Cette activité vise à sensibiliser les enfants non handicapés à une meilleure perception du handicap et à l’acceptation des enfants en situation de handicap dans des établissements ordinaires ou conventionnelles, faire le plaidoyer auprès des politiques, des partenaires et des médias afin de permettre dans les années à venir, la scolarisation sans condition d’un grand nombre d’enfants porteurs de handicap», a fait savoir Camille Tano, PCA de l’Organisation Nationale des Parents des Handicapés Auditifs de Côte d’Ivoire (ONPHA-CI).

 

Pour lui, il est important de signifier que c’est une opportunité, une chance énorme que cet établissement ait accepté ces enfants en son sein. « Dites merci à vos parents qui ont permis que les enfants en situation de handicap auditifs soient dans cette école. Nous, en tant que parent, nous assumons et nous sommes fiers d’avoir des enfants handicapés, parce que nous avons fait le deuil du handicap de nos enfants et en faisant cette activité, nous voulons montrer aux autres parents qu’ils ont le devoir de faire le deuil du handicap de leurs enfants. Nous avons tous obligation de faire le deuil du handicap de nos enfants pour que chaque parent joue son rôle », a déclaré le PCA de ladite ONG. A l’en croire, si cet établissement a, en son sein plusieurs interprètes de bonne qualité, les résultats des enfants sourds seront très positifs.

 

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 « Il y’a 30 enfants handicapés auditifs dans cet établissement pour un seul interprète. Si nous avons des interprètes en nombre suffisant et de qualité dans cette école, d’ici l’année prochaine, il aura des élèves sourds qui seront parmi les meilleurs. L’état fait beaucoup pour mettre en place l’éducation inclusive. Mais, aujourd’hui, quand les différents pays sont venus à Abidjan, du 18 au 28 octobre dernier, relativement au ‘’projet Défisen’AO’’ (favoriser l’accès des personnes déficientes sensorielles aux services de prévention, de détection et d’accompagnement en Afrique de l’Ouest francophone) nous nous sommes rendus compte si nous faisons une étude comparative, entre l’éducation inclusive en Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, nous sommes en dessous de ce pays. Au Burkina, il y a des formations des interprètes. Ici, nos interprètes sont extraordinaires car, ils apprennent seulement avec nos enfants sourds », a souligné Camille Tano. Précisant que l’Institut national supérieur de formation sociale et l’Université Félix Houphouët-Boigny avec la science du langage existent mais, les interprètes ne sont pas suffisants.

 

« Mais, quel est le volume horaire ? ce qui fait qu’il n’y a pas d’expertise pour traduire en langage de signe en mathématique, en philosophie, en science de la vie et de la terre, en physique-chimie etc. », a-t-il précisé.  Le représentant du directeur des écoles Lycées et Collèges, Adoni Kamenan, a pour sa part rappelé que l’école inclusive est l’affaire de tous et que la loi de 2015 fait obligation à tout parent de mettre son enfant à l’école à partir de 6 ans jusqu’à 16 ans. « Cette loi parle de tous les enfants mêmes ceux en situation de handicap. Nous avons entendu toutes les requêtes et nous allons les transmettre pour que les choses s’améliorent », a indiqué Adoni Kamenan.

 

Quant au représentant du maire de la commune de Yopougon, il est impératif que l’éducation inclusive en Côte d’Ivoire progresse en quantité et surtout en qualité car, il y a non seulement une obligation de résultat mais, un devoir de volonté. « Cette qualité tient en 3 facteurs que sont l’implication au sein de la famille et de son entourage, la qualité de l’enseignement pédagogique et la notion d’accessibilité pédagogique… », a fait savoir Doumbia Aboubacar, le représentant du maire de Yopougon.

Cette activité de sensibilisation dénommée « Tirez la sonnette » faut-il le souligner, s’inscrit dans la dynamique du projet DéfiSens-AO initié par un consortium composé de structures françaises notamment Essentiel, VYV3 pays de la Loire et Mutualiste sans frontière Solidarité en partenariat avec des organisations de six pays de l’Afrique de l’Ouest francophone (Bénin; Burkina Faso ; Côte d’Ivoire ; Mali; Niger ; Togo). Toutes les personnes présentes à cette activité ont lancé des cris pendant une minute chrono pour signifier son adhésion à une école inclusive véritable.

SERCOM

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