Situation politique/Simone Gbagbo depuis Gagnoa : « J’insiste, il faut une loi d’amnistie »

Le Mouvement des Générations Capables (MGC) a procédé, le samedi 10 juin 2023, à l’installation de son Vice-président chargé de la Coordination du District du Goh-Djiboua. Cette cérémonie qui s’est déroulée à la place Laurent GBAGBO de Gagnoa, a mobilisé des populations venues des départements de Divo, Lakota, Oumé et Gagnoa même. Ces hommes et ces femmes ont bravé la très forte pluie qui s’est abattue sur la région, pour répondre à l’appel du MGC et écouter le message de Simone EHIVET GBAGBO. « Sur la radiation du Président Laurent GBAGBO de cette liste électorale qui cristallise le débat politique actuel, j’appelle à nouveau la Président de la République à prendre une loi d’amnistie qui aura entre autres effets, de permettre la réinscription du Président Laurent GBAGBO et des autres leaders politiques concernés, sur la listé électorale et le recouvrement de leurs droits civiques. Mon parti et moi sommes convaincus que c’est cette solution politique qui apaisera les tensions », a-t-elle insisté au cours du meeting qui a marqué la manifestation.

A propos des élections elles-mêmes, Simone EHIVET GBAGBO se désole de ce que les moyens de l’Etat soient utilisés pour faire du chantage aux populations. « Comment comprendre autrement ce qu’a dit un haut fonctionnaire de l’Etat et je cite: si vous ne votez pas pour le RHDP, vous allez vous-mêmes chercher les moyens pour construire vos routes, vos écoles ». Par conséquent, elle leur demande de ne céder à aucune pression, à aucune corruption.

Par ailleurs, comme elle l’a déjà fait lors de la Fête des Libertés à Bouaké, elle demande le report des élections municipales et régionales prévues pour le mois de septembre prochain. Pour elle, ces élections sont en passe de se dérouler sans qu’aucune condition de transparence et d’équité n’ait été examinée ni adoptée de façon consensuelle. Elle constate que dans sa composition actuelle, la CEI est loin d’être indépendante. « Il faut complètement la réformer en sortant les partis politiques de ses organes. Il faut une CEI indépendante des partis politiques ». De plus, la liste électorale étant truffée d’incohérences, elle appelle à son audit profond.

Revenant sur le décret du 3 mai 2023 portant sur la procédure de constatation des « terres sans maître » du domaine foncier rural, la Présidente du MGC estime que ce décret contient des menaces d’expropriation des personnes détentrices de droits coutumiers qui n’ont pas réussi à s’établir un certificat foncier. « De vous à moi ; y a-t-il des terres sans maître en Côte d’Ivoire ? Ici à Gagnoa, ici dans le District du Goh-Djiboua, y a-t-il des terres sans maître ? » a-t-elle interrogé devant la foule qui, comme une seule personne, répondait NON !  « Mon parti s’est déjà officiellement prononcé sur la question, mais je réitère la nécessité de retirer le décret en cause, intensifier la sensibilisation des populations sur la politique de sécurisation des terres du domaine foncier rural, simplifier les procédures d’acquisition du certificat foncier, proroger le délai de 10 ans et accorder suffisamment de temps aux acteurs ruraux pour qu’ils accomplissent, conformément aux dispositions législatives en vigueur, les formalités d’acquisition du certificat foncier, accélérer le projet PAMOFOR (Projet d’Amélioration et de Mise en Œuvre de la politique Foncière Rurale) et l’étendre à toutes les localités de la Côte d’Ivoire, afin que l’ensemble des détenteurs de droits coutumiers bénéficient de la gratuité du titre foncier ».

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Simone EHIVET GBAGBO n’a pas boudé sa joie de se retrouver à Gagnoa. Elle a rappelé qu’en 2018, à sa sortie de prison, les fils et filles de Gagnoa ont constitué une très forte délégation conduite par les ministres Dano DJÉDJÉ et Maurice Kacou GUIKAHUÉ ainsi que Djédjé BAGNON, pour lui rendre visite, avec les chefs de terres, de tribus et de villages. Avec des présents en grand nombre. Elle leur en est reconnaissante même si, entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. « Premièrement, je suis dans une procédure de divorce avec Laurent GBAGBO. Mais divorce ou pas, je demeure votre épouse, votre belle-sœur et votre mère car j’ai des liens indestructibles avec vous. Quel que soit ce qui arrive, nous sommes liés à vie. Deuxièmement, l’une des conséquences de cette séparation qui est également un corollaire de la crise que le pays a connue, c’est que le FPI originel a implosé. Laurent GBAGBO a fondé un nouveau parti politique, le PPA-CI. J’ai moi-même considéré avec d’autres camarades qu’il était bon que nous créions, de notre côté, un nouvel instrument politique, le MGC.  Nous voulons aller plus loin en travaillant à la transformation des mentalités et des comportements des Ivoiriens pour en faire des acteurs de la transformation des produits de chaque région de la Côte d’Ivoire. Je vous dis que sans la transformation par nous-mêmes de nos produits, il nous sera difficile de sortir de cette crise du cacao, du café et de l’hévéa que nos producteurs cèdent souvent à des prix dérisoires », a-t-elle déclaré.

Ainsi, comme elle l’a fait pour l’anacarde à Bouaké, elle a indiqué qu’avec la coque de cacao, l’on peut fabriquer du savon, de la biomasse. Avec le jus de cacao on peut fabriquer du vinaigre et du vin alors qu’avec les fèves, on peut produire du beurre et de la poudre de cacao qui permet de faire du chocolat.

Outre la cérémonie d’installation du Coordonnateur de District, le séjour gagnolais de Simone EHIVET GBAGBO a été marqué par plusieurs activités. Elle a rencontré les responsables de 23 associations de femmes et plus de 150 chefs de villages sur les 163 que compte le département de Gagnoa. Un chef de canton est venu d’Oumé pour rencontrer Simone EHIVET GBAGBO.

 

CNC-MGC

 

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